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La propagation de la polio demeure un problème de santé publique international (OMS)

Un travailleur de la santé de l'UNICEF utilise un stylo pour marquer le pouce d'Ajeda Mallam, 6 mois, qui vient d'être vaccinée contre la poliomyélite dans un camp de déplacés près de Maiduguri, au nord-est du Nigéria.
UNICEF/Andrew Esiebo
Un travailleur de la santé de l'UNICEF utilise un stylo pour marquer le pouce d'Ajeda Mallam, 6 mois, qui vient d'être vaccinée contre la poliomyélite dans un camp de déplacés près de Maiduguri, au nord-est du Nigéria.

La propagation de la polio demeure un problème de santé publique international (OMS)

Santé

La propagation de la poliomyélite à l'échelle internationale reste un problème mondial de santé publique, a conclu le Comité d'urgence convoqué par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« Le Comité a convenu à l'unanimité que le risque de propagation internationale du virus de la polio reste une urgence de santé publique de portée internationale et a recommandé la prolongation des recommandations temporaires pour une période supplémentaire de trois mois », ont déclaré les experts dans un communiqué mardi, à l’issue de leur 23ème réunion.

Bormapara, district de Cox's Bazar, Bangladesh: un enfant réfugié rohingya reçoit un vaccin antipoliomyélitique oral dans un centre de vaccination en décembre 2017.
UNICEF/Bashir Ahmed Sujan
Bormapara, district de Cox's Bazar, Bangladesh: un enfant réfugié rohingya reçoit un vaccin antipoliomyélitique oral dans un centre de vaccination en décembre 2017.

Augmentation significative des cas de poliovirus sauvage 1  

Le Comité d'urgence, qui s'est réuni en décembre, s'est déclaré préoccupé par « l'augmentation significative » des cas de poliovirus sauvage 1 (PVS1), la dernière des trois souches à être éliminée.  

Il y a eu 28 cas en 2018, contre 113 à la mi-décembre de l'année dernière, « sans que l'on ait encore réussi à inverser cette tendance ».

Les experts ont déclaré que les progrès récents « semblent s'être inversés », car la propagation internationale du PVS1 est à son point le plus élevé depuis la déclaration d'une urgence de santé publique de portée internationale en 2014.

La transmission reste répandue au Pakistan, où les défis à relever sont notamment le refus persistant des individus et des communautés d'accepter la vaccination.  On a également constaté une nouvelle propagation vers l'Afghanistan voisin, où l'instabilité persistante rend de nombreux enfants inaccessibles, en particulier dans le sud.

Entre-temps, le PSV1 n'a pas été détecté au Nigéria depuis trois ans, ce qui signifie que la région africaine pourrait être certifiée cette année comme étant exempte de virus.  Le Comité d'urgence a également salué les efforts déployés pour atteindre les enfants dans l'État de Borno, dans le nord-est du pays, en proie à l’insurrection du groupe extrémiste Boko Haram depuis une décennie.

En ce qui concerne les poliovirus circulants dérivés de vaccins (cVDPV), le Comité d'urgence a rappelé que des flambées se sont produites en Afrique, en Méditerranée orientale, en Asie du Sud-Est et dans la région du Pacifique occidental. Il a également souligné que sept pays ont signalé des flambées depuis la dernière réunion.

En outre, la propagation du cVDPV2 a été enregistrée en Afrique de l'Ouest et dans la région du lac Tchad, atteignant la Côte d'Ivoire, le Togo et le Tchad, tandis que le cVDPV1 s'est déplacé des Philippines vers la Malaisie.

« L'émergence rapide de multiples souches de PVDVc2 dans plusieurs pays est sans précédent et très préoccupante, et n'est pas encore totalement comprise », s’est inquiété le comité dans la déclaration.

Des enfants afghans montrent leurs doigts marqués pour indiquer qu'ils ont été vaccinés contre la poliomyélite.
OMS/J. Jalali
Des enfants afghans montrent leurs doigts marqués pour indiquer qu'ils ont été vaccinés contre la poliomyélite.

Recommandations par pays

Dans l'ensemble, les pays touchés par le poliovirus sauvage 1, ou par des souches de poliovirus circulantes dérivées de la vaccination, devraient déclarer officiellement que l'arrêt de sa propagation est une urgence nationale de santé publique, a précisé le Comité dans ses recommandations temporaires.

Les résidents, les visiteurs de longue durée et les voyageurs se rendant dans ces zones devraient également être protégés contre la maladie.

Les experts ont en outre recommandé d'intensifier la coordination afin d'augmenter la couverture vaccinale des personnes qui traversent régulièrement les frontières, et d'améliorer le suivi de la qualité de la vaccination aux points de transit ainsi que le suivi des voyageurs non vaccinés.