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RDC : plus d’un quart des cas confirmés d’Ebola sont des enfants (OMS)

Muhindo, un jeune survivant d'Ebola, se fait vérifier les yeux pour s'assurer qu'il n'a pas de complications liées à la maladie.
OMS/J.D. Kannah
Muhindo, un jeune survivant d'Ebola, se fait vérifier les yeux pour s'assurer qu'il n'a pas de complications liées à la maladie.

RDC : plus d’un quart des cas confirmés d’Ebola sont des enfants (OMS)

Santé

En République démocratique du Congo (RDC), un cas confirmé d’Ebola sur quatre est un enfant, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui souligne la corrélation entre la tranche d’âge d’une personne infectée par le virus et son cheminement vers la guérison.

A la date du 17 décembre 2019, plus d’un quart de tous les cas d’Ebola confirmés en RDC étaient des enfants de moins de 18 ans. 28% ou plus précisément 898 cas sur 3.233, a indiqué l’OMS dans son bulletin d’information publié jeudi.

Selon une récente analyse approfondie de l’OMS chez les enfants de moins de 5 ans infectés par Ebola en RDC, le taux de mortalité chez les enfants de 1 à 4 ans est de 78 % et de 70% chez les enfants de moins d’un an. Des chiffres similaires à ceux observés lors de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016, souligne l’agence onusienne.

Le risque relatif de ne pas être connu comme contact d’un cas d’Ebola et de ne pas être suivi est beaucoup plus élevé chez les enfants que chez les adultes. Par ailleurs, la proportion d’enfants envoyée vers des centres de traitement d’Ebola (CTE) est plus faible que chez adultes.

Selon l’OMS, les raisons expliquant cette faible proportion d’aiguillage d’enfants malades ou soupçonnés de l’être vers des CTE doivent encore être étudiées plus en détail. Mais elles peuvent inclure, entre autres, les difficultés qu’éprouvent les travailleurs de la santé à reconnaître les symptômes du virus chez les enfants ainsi que la réticence ou l’inquiétude des parents ou des adultes à envoyer leurs enfants vers les CTE.

L’OMS procède périodiquement à des analyses épidémiologiques approfondies afin que les données puissent contribuer à améliorer les activités de riposte a Ebola sur la base de données probantes. Les analyses en sciences sociales ont révélé que les enfants étaient moins souvent inscrits comme contacts en raison des craintes ou des préoccupations de leurs parents concernant l’orientation vers les CTE ou la vaccination.

Selon l’agence onusienne, les parents et les travailleurs de la santé semblent avoir « une compréhension limitée des voies de transmission du virus ». Des efforts continus sont déployés pour mieux comprendre les connaissances, les attitudes et la compréhension des facteurs de risque de transmission chez les enfants chez les travailleurs de la santé.

Des mesures spécifiques sont prises pour améliorer les résultats pour les enfants infectés par la maladie. Les enfants reçoivent ainsi des soins nutritionnels, un soutien de la part de psychologues pendant leur séjour dans un CTE.

Six bébés nés de femmes enceintes au moment du diagnostic du virus et qui ont survécu

Les femmes enceintes qui ont survécu à Ebola en RDC, sont suivies de près dans le cadre d’un programme dédié aux survivantes du virus. Ces femmes retournent aux CTE pour y accoucher avec l’aide d’une équipe multidisciplinaire disposant d’une expertise obstétrique et pédiatrique.

À ce jour, six bébés en bonne santé sont nés de femmes qui étaient enceintes au moment du diagnostic de la maladie et qui ont survécu. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et ses partenaires suivent ces mères après leurs accouchements en leur prodiguant des conseils sur comment nourrir leurs bébés.