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A Abidjan, le chef de l’OIT appelle l'Afrique à œuvrer pour un avenir du travail centré sur l'humain

Des écolières africaines participant à la Journée internationale des filles dans les TIC organisée par l'UIT, à l'Union africaine, Addis-Abeba, Ethiopie (25 avril 2019).
ITU/M.Tewelde
Des écolières africaines participant à la Journée internationale des filles dans les TIC organisée par l'UIT, à l'Union africaine, Addis-Abeba, Ethiopie (25 avril 2019).

A Abidjan, le chef de l’OIT appelle l'Afrique à œuvrer pour un avenir du travail centré sur l'humain

Développement durable (ODD)

En Côte d’Ivoire, le Directeur général de l'Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, a appelé mercredi les pays africains à saisir les opportunités qui existent sur le continent pour progresser vers un avenir du travail centré sur l'humain.

« L’Afrique a toutes les raisons de considérer l’avenir avec confiance. Jeune, riche en ressources, dynamique et créative, elle offre des possibilités qui, à bien des égards, n’existent pas dans d’autres régions », a déclaré M. Ryder à l’ouverture de la 14e Réunion régionale africaine de l’OIT à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

M. Ryder s’est référé à des projections de croissance économique supérieure à la moyenne mondiale en Afrique ; un « dividende démographique » qui fera croître la population active de 60% ; le potentiel unique du continent en matière de création d’énergies renouvelables ; et des opportunités de développement qui pourraient naître des progrès de la technologie.

« Cependant, comme toujours, il existe des défis », a reconnu le chef de l’OIT. Parmi ceux-ci, il y a la nécessité de créer vingt-six millions d'emplois chaque année en Afrique pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Le Directeur général a également cité le déficit de financement de la protection sociale qui s'élève à 68 milliards de dollars par an ; les pressions économiques, sociales et migratoires ; et l'impact du changement climatique et de la mondialisation.

« Ce que nous recherchons, c’est un avenir de travail dans lequel la justice sociale est la garantie la plus sûre que nous puissions avoir de la paix et de la prospérité en Afrique et dans le monde. C’est l’affaire inachevée de notre organisation, vieille de 100 ans, que nous devons avancer ensemble », a dit M. Ryder devant les représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs de 54 pays africains. Ces derniers examineront les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Agenda du travail décent de l’OIT et traceront la voie d’un avenir propice au travail décent sur le continent.

A Abidjan, M. Ryder a mis l’accent sur l’approche « centrée sur l’être humain » décrite dans la Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail adoptée lors de la Conférence internationale du Travail (CIT) en juin 2019. Cette approche repose sur l’investissement dans les capacités des personnes, des institutions de travail qui garantissent que le travail n’est pas une marchandise, ainsi que dans un travail décent et durable, en particulier dans les économies vertes, rurales et de soins de santé.

Le chef de l’OIT a également souligné les priorités particulières pour l'Afrique :

  • la formalisation de l’économie informelle, qui représente 80% de la population active.
  • la transformation structurelle de la production
  • la diversification économique
  • la création d’un environnement favorable à la création d’emplois décents
  • la lutte contre les inégalités
  • les actions visant à promouvoir la participation pleine et égale des femmes au marché du travail
Guy Ryder, le Directeur général de l'Organisation internationale du travail (photo d'archives).
Photo OIT/Crozet/Pouteau
Guy Ryder, le Directeur général de l'Organisation internationale du travail (photo d'archives).

ODD, Pacte pour les migrations, action climat : l’OIT appelle à une action accélérée

Depuis Abidjan, M. Ryder a également appelé à une action accélérée pour mettre en œuvre les Objectifs de développement durable, le Pacte mondial pour des migrations sûres et ordonnées, ainsi que les promesses faites par les gouvernements pour lutter contre le changement climatique.

« Nous ne devons pas détourner notre attention du fait que, dans la plupart des aspects, la communauté internationale n’a pas suivi le programme 2030 et que la planète se bat avec acharnement dans la guerre que nous, humains, avons lancée de manière abusive », a dit le Directeur général de l'OIT. « Et comme le travail décent est profondément impliqué dans tous ces défis, nous sommes très clairement appelés à faire mieux ».

Les délégués de la 14e Réunion régionale africaine de l’OIT examineront le rapport du Directeur général à la Conférence sur le thème « Faire progresser la justice sociale : façonner l'avenir du travail en Afrique » en vue de formuler des recommandations de politique générale pour une croissance inclusive et le progrès social. La réunion d’Abbidjan se tient à l’occasion du centenaire de l’OIT et du soixantième anniversaire de sa présence permanente sur le continent africain.