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Les végétaux, des éléments indispensables de notre alimentation constamment menacés (FAO)

A Koyli Alpha, au Sénégal, des femmes de la communauté travaillent dans des pépinières créées dans le village dans le cadre de l'Initiative de la Grande muraille verte qui vise à améliorer la vie des populations et la durabilité des terres.
Photo/Noor pour FAO/Benedicte Kurzen
A Koyli Alpha, au Sénégal, des femmes de la communauté travaillent dans des pépinières créées dans le village dans le cadre de l'Initiative de la Grande muraille verte qui vise à améliorer la vie des populations et la durabilité des terres.

Les végétaux, des éléments indispensables de notre alimentation constamment menacés (FAO)

Développement durable (ODD)

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé cette semaine l’Année internationale de la santé des végétaux (IYPH) 2020, avec pour objectif de sensibiliser le public à cette question comme levier pour éliminer la faim, réduire la pauvreté, protéger l’environnement et doper le développement économique.

Les végétaux représentent 80% des aliments que nous consommons et produisent 98% de l’oxygène que nous respirons. Pourtant, ils subissent la menace constante et croissante des ravageurs et des maladies.

Chaque année, jusqu’à 40% des cultures vivrières mondiales sont détruites à cause des ravageurs ou des maladies. Ceci entraîne des pertes de plus de 220 milliards de dollars, engendre la famine pour des millions de personnes et endommage l’agriculture – principale source de revenus des communautés rurales pauvres.

« Les végétaux fournissent les éléments de base pour la vie sur terre et sont le pilier le plus important dans l’alimentation des hommes. Mais la santé des végétaux n’est pas chose acquise », a déclaré Qu Dongyu, le Directeur général de la FAO lors du lancement de l’année internationale, en marge de la 163ème session du Conseil de l’agence onusienne à Rome.

Santé des végétaux : prévenir plutôt que guérir

Le changement climatique et les activités humaines sont des écosystèmes influants, qui réduisent la biodiversité et créent des conditions permettant aux ravageurs de se multiplier. En même temps, les voyages et le commerce à l’échelle internationale ont triplé de volume au cours des 10 dernières années et permettent une diffusion rapide des ravageurs et des maladies à travers le monde, portant préjudice aux végétaux et à l’environnement des populations autochtones.

« Comme pour la santé humaine ou animale, la prévention de la santé des végétaux est préférable aux traitements », a souligné le Directeur général de la FAO.

Protéger les végétaux des ravageurs et des maladies est bien plus rentable que devoir affronter de véritables urgences pour sauver la santé des végétaux. Les ravageurs et les maladies des végétaux sont souvent impossibles à éliminer une fois qu’ils ont pris pied et les gérer est une activité coûteuse qui demande du temps.

En prévenant la diffusion et l’apparition des ravageurs dans certaines régions, les gouvernements, les agriculteurs et les autres acteurs de la filière de l’alimentation, dont le secteur privé, peuvent économiser des milliards de dollars et garantir l’accès à une alimentation de qualité.

Préserver les plantes ou les produits végétaux des ravageurs et des maladies contribue aussi à faciliter le commerce et assure un accès aux marchés, surtout pour les pays en développement. C’est pourquoi il est important de renforcer l’adhésion aux réglementations et aux normes phytosanitaires internationales.

Utiliser des méthodes respectueuses de l’environnement

Pour lutter contre les ravageurs et les maladies, la FAO souligne que les agriculteurs devaient utiliser des méthodes respectueuses de l’environnement, comme la gestion intégrée des ravageurs qui permet de sauvegarder la santé des végétaux tout en protégeant l’environnement, et les décideurs politiques devraient encourager le recours à de telles méthodes.

Les gouvernements, les législateurs et les décideurs politiques devraient renforcer les capacités des organisations de protection des végétaux et des autres institutions qui agissent dans ce sens, et leur fournir les ressources humaines et financières adéquates.

Ils devraient également investir davantage dans la recherche et la communication dans le domaine de la santé des végétaux et dans des pratiques et des technologies innovantes, estime la FAO.