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L’ONU appelle le Myanmar à s’engager activement dans une réconciliation nationale

Résidents du quartier musulman connu sous le nom de Aung Mingalar dans la ville de Sittwe, dans l'État de Rakhine, au Myanmar.
OCHA/Pierre Peron
Résidents du quartier musulman connu sous le nom de Aung Mingalar dans la ville de Sittwe, dans l'État de Rakhine, au Myanmar.

L’ONU appelle le Myanmar à s’engager activement dans une réconciliation nationale

Paix et sécurité

Le chef de l’ONU a réitéré sa profonde préoccupation concernant la situation au Myanmar lors du sommet de l’ASEAN à Bangkok, en Thaïlande.

« Je demeure profondément préoccupé par la situation au Myanmar, y compris dans l'État de Rakhine, et par le sort tragique d'un nombre considérable de réfugiés qui vivent toujours de plus en plus dans des conditions difficiles », a déclaré dimanche le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres lors de son intervention au sommet de l’organisation régionale sud-est asiatique.

Pour M. Guterres, il n’y a aucun doute. Il incombe au Myanmar de s’attaquer aux causes profondes des problèmes et de créer un environnement propice au rapatriement des réfugiés dans l’État de Rakhine, conformément aux normes et standards internationaux.

Devant la presse, le chef de l’ONU a souligné la nécessité pour le Myanmar de « s'engager activement dans une réconciliation nationale ». Une telle réconciliation, doit, selon M. Guterres, être en mesure de créer les conditions d’un retour « sûr, volontaire, digne et durable » des réfugiés dans un État de Rakhine en paix.

« De toute évidence, le plus important est de créer les conditions nécessaires à une véritable réconciliation des communautés », a-t-il déclaré aux journalistes. « Il est essentiel de créer les conditions d’une réconciliation permettant la disparition de la haine de la parole, la disparition des formes d’expression de la haine et du rejet, et d’avoir des forces de police en tant qu'éléments de réconciliation et non éléments de persécution, pour que les gens sachent qu'il est sûr de rentrer chez eux et que les conditions d'un retour volontaire, sûr et digne soient possibles », a-t-il ajouté.

De toute évidence, le plus important est de créer les conditions nécessaires à une véritable réconciliation des communautés - António Guterres

A cet égard, le Secrétaire général de l’ONU a rappelé les mesures que doivent prendre les autorités de Naypyitaw. Faciliter le dialogue avec les réfugiés et poursuivre les mesures de renforcement de la confiance. S'assurer que les acteurs humanitaires ont un accès complet et sans entrave aux zones de retour, ainsi qu'aux communautés dans le besoin. Approuver sans délai les projets à impact rapide axés sur les moyens de subsistance, les infrastructures, les services de base et la protection. Et permettre une solution rapide pour les personnes toujours déplacées à l'intérieur du pays.

« Toutes ces mesures sont conformes aux recommandations de la Commission consultative sur l’État de Rakhine, qui appelle un suivi urgent dans son intégralité », a rappelé M. Guterres, qui s’est réjoui de l’engagement récent de l’ASEAN avec le Myanmar et encourage l’organisation régionale à poursuivre ses efforts.

« Le Secrétaire de l'ASEAN m'a dit qu'un groupe de travail spécial serait créé à cette fin, au-delà des efforts déployés depuis toujours par les États membres », a dit le chef de l’ONU qui a également salué l’engagement très actif de l'Indonésie pour remédier aux problèmes au Myanmar.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'adresse à la presse après son intervention au Sommet de l'ASEAN à Bangkok, en Thaïlande. (3 novembre 2019)
Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie et le Pacifique (CESAP)
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'adresse à la presse après son intervention au Sommet de l'ASEAN à Bangkok, en Thaïlande. (3 novembre 2019)

Poursuite de la collaboration ONU-ASEAN dans le domaine des droits de l’homme

Faire progresser le partenariat pour le développement durable. C’est le thème du sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) qui réunit du 31 octobre au 4 novembre les 10 Etats membres de l’organisation régionale (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande et Viêt Nam) et leurs partenaires dans la capitale thaïlandaise.

A cette occasion, le Secrétaire général de l’ONU a rappelé aux Etats membres de l’ASEAN l’importance des droits de l’homme pour la pleine réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD).

« Les Nations Unies continueront de collaborer avec l'ASEAN dans des domaines clés relatifs aux droits de l'homme, tels que la liberté d'expression, le droit à un environnement sain et une conduite des affaires de manière pleinement respectueuse des droits de l'homme », a déclaré António Guterres.

Dans cette perspective, l’ONU suit de près les travaux de la Commission intergouvernementale sur les droits de l’homme  et de la Commission des droits des femmes et des enfants – deux organes de l’ASEAN « qui bénéficient de notre plein appui », a dit le Secrétaire général.

« Nous attendons avec intérêt les efforts supplémentaires de l’ASEAN pour approfondir la confiance dans la région en vue d’une paix et d’une sécurité durables », a souligné le chef de l’ONU.

Au delà de l’Asie du Sud-Est, M. Guterres a salué les efforts diplomatiques déployés par l’ASEAN pour une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne. Il s’est également dit encouragé par les efforts des États membres de l’organisation régionale et de la Chine en vue de l’élaboration d’un code de conduite en mer de Chine méridionale. « Les Nations Unies ont toujours appelé toutes les parties à régler leurs différends par un dialogue pacifique, conformément au droit international, notamment à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer », a-t-il rappelé.