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L’Asie du Sud-Est, région la plus menacée par le changement climatique (ONU)

Une femme et son bébé au milieu des débris et d'autres destructions causées par le typhon Haiyan aux Philippines, en 2013.
UNICEF/Jeoffrey Maitem
Une femme et son bébé au milieu des débris et d'autres destructions causées par le typhon Haiyan aux Philippines, en 2013.

L’Asie du Sud-Est, région la plus menacée par le changement climatique (ONU)

Climat et environnement

« L’urgence climatique est le problème le plus important de notre époque », a rappelé dimanche le chef de l’ONU lors du sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à Bangkok, la capitale de la Thaïlande.

L’Asie, et plus particulièrement l’Asie du Sud-Est, est la région du monde la plus menacée par le changement climatique. La sous-région sud-est asiatique – plus de 620 millions d’habitants - connaît bien les liens entre la crise climatique, le développement durable, la paix et la sécurité humaine.

« Quatre des 10 pays les plus touchés par le changement climatique sont des États membres de l'ASEAN », a souligné le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, en référence à l’Indonésie, au Myanmar, aux Philippines et au Viêt Nam.

Ces quatre pays, tout comme l’ensemble de l’Asie du Sud-Est, sont régulièrement confrontés aux cyclones et aux inondations.

« Comme le montrent les recherches récemment publiées, cette région est extrêmement vulnérable, en particulier face à l'élévation du niveau de la mer, avec des conséquences catastrophiques pour les communautés vivant à faible altitude », a rappelé M. Guterres lors de son intervention devant les dirigeants de l’ASEAN qui réunit Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Viêt Nam.

70% de la population mondiale qui sera davantage touchée par l'élévation du niveau de la mer vivent dans des pays de l'ASEAN et plus largement dans les pays de la région Asie-Pacifique.

A Bangkok, le chef de l’ONU a rappelé que si notre monde veut éviter les catastrophes climatiques, il doit faire beaucoup plus pour répondre à l'appel de la science : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d'ici 2030, atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et limiter l'élévation de la température à 1,5 degré Celsius d'ici la fin du siècle.

« J’ai plaidé avec force pour plus de progrès dans la tarification du carbone, en veillant à ce qu’aucune nouvelle centrale au charbon ne soit installée d’ici 2020 et à la fin de l’octroi de milliards de dollars d’argent des contribuables à des subventions aux combustibles fossiles destinées uniquement à stimuler les ouragans, à propager les maladies tropicales et à aggraver les conflits », a dit M. Guterres.

Le Secrétaire général de l’ONU s’est dit particulièrement préoccupé par l'impact futur du nombre élevé de nouvelles centrales à charbon encore projetées dans certaines parties du monde, « notamment dans plusieurs pays d'Asie de l'Est, du Sud et du Sud-Est ».

Remerciant les Etats de l’ASEAN pour leurs « contributions importantes » au Sommet Action Climat organisé en septembre dernier à l’ONU, M. Guterres a  dit compter sur leur leadership pour que les Etats d’Asie du Sud-Est prennent les mesures concrètes nécessaires pour faire face à l’urgence climatique mondiale.

Mais l’action pour le climat ne doit pas reposer sur une seule ou quelques régions du monde, a souligné le chef de l’ONU. « Dans le même temps, les pays développés doivent respecter leur engagement de fournir 100 milliards de dollars par an de sources publiques et privées d'ici 2020 pour aider les pays en développement à atténuer et à s’adapter », a-t-il précisé.