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Les femmes sont toujours exclues des processus de paix, déplore l'ONU

Des Casques bleues du Malawi servant au sein de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) en patrouille en 2012 (photo d'archives).
Photo ONUCI/Patricia Esteve
Des Casques bleues du Malawi servant au sein de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) en patrouille en 2012 (photo d'archives).

Les femmes sont toujours exclues des processus de paix, déplore l'ONU

Femmes

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté mardi une résolution demandant aux Etats membres de favoriser l’inclusion et la participation pleines et véritables des femmes aux pourparlers de paix dont elles continuent d’être exclues.

Adoptée par le Conseil à l’unanimité de ses membres, la résolution souligne que l’inclusion et la participation des femmes dans les processus de paix doivent être réalisées « dès le début et sur un pied d’égalité avec les hommes » et qu’elles doivent se produire « aussi bien au sein des délégations des parties aux négociations que dans les mécanismes mis sur pied aux fins de l'application et du suivi des accords ».

Les engagements pris par le Conseil de sécurité pour accroitre le rôle des femmes dans la prévention et le règlement des conflits ne se traduisent pas par de vrais changements à travers le monde, a déploré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de la réunion du Conseil.

« Cela ne va pas assez vite et pas assez loin », a déclaré M. Guterres après l’adoption de la nouvelle résolution qui exhorte les Etats membres de l’ONU à s'engager à appliquer le programme pour les femmes, la paix et la sécurité et les priorités qui y sont fixées.

Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d'ONU Femmes, devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d'ONU Femmes, devant le Conseil de sécurité.

Un fossé entre les paroles et les actes

Même constat de la part de la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, qui voit toujours la persistance « d’un fossé entre les paroles et les actes ».

Près de deux décennies après l’adoption de la première résolution (1325) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, « les femmes sont toujours exclues des processus de paix et politiques », a déploré António Guterres.

Les accords de paix sont adoptés sans tenir compte des besoins et des priorités des femmes et des filles, a déclaré le chef de l’ONU, ces dernières continuant de subir les conséquences des conflits.

Les femmes sont toujours victimes de violence misogyne, politique et sexuelle et sont loin d’être les bénéficiaires des programmes de reconstruction post-conflit « largement dominés par les hommes », a dénoncé la cheffe d’ONU Femmes.

Seulement « 0,2% de l’aide bilatérale accordée aux situations fragiles et touchées par un conflit vont aux organisations de femmes », a dit le Secrétaire général de l’ONU qualifiant ce pourcentage de décevant.

Et pourtant la corrélation entre l’inégalité des sexes et le risque qu’une société bascule dans un conflit est bien prouvé, a souligné Phumzile Mlambo-Ngcuka.

Antonio Guterres a rappelé aux Etats que l’inaction à faire respecter les droits des femmes et leur participation aux processus de paix « entraîne des coûts énormes » pour l’ensemble de la société.