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Les taux élevés de grossesse non désirée liés au manque de services de planification familiale (OMS)

A Ambon, en Indonésie, une femme enceinte effectue une visite dans un centre local de santé.
© UNICEF
A Ambon, en Indonésie, une femme enceinte effectue une visite dans un centre local de santé.

Les taux élevés de grossesse non désirée liés au manque de services de planification familiale (OMS)

Santé

Une nouvelle étude menée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans 36 pays révèle que les deux tiers des femmes sexuellement actives souhaitant retarder ou limiter la maternité ont cessé d'utiliser la contraception par crainte d'effets secondaires, en raison de problèmes de santé et de sous-estimation du risque de procréation.

Cet arrêt de la contraception a conduit à une grossesse non désirée sur quatre.

56% des femmes qui sont tombées enceintes n'utilisaient pas de méthode contraceptive dans les 5 années précédant la conception. 9,9% des femmes ayant eu une grossesse non désirée ont indiqué que la dernière méthode qu'elles avaient utilisée était une méthode traditionnelle (par exemple la méthode du retrait ou celle basée sur le calendrier), 31,2% utilisaient une méthode moderne à action brève (pilules et préservatifs) et 2,6% avaient recours à des méthodes de contraception réversibles (dispositif intra-utérin et implants).

Parmi les femmes qui ont eu une grossesse non désirée menant à un avortement, la moitié avaient interrompu leur méthode de contraception en raison de problèmes liés à son utilisation, tels que des problèmes de santé, des effets secondaires ou des inconvénients de son utilisation. Un grand nombre de ces problèmes pourraient être résolus par des conseils et soutiens efficaces en matière de planification familiale.

« Une planification familiale de haute qualité offre une gamme d'avantages potentiels qui englobent non seulement l'amélioration de la santé maternelle et infantile, mais également le développement social et économique, l'éducation et l'autonomisation des femmes », a expliqué le Dr Mari Nagai, ancienne médecin spécialisée en santé reproductive et maternelle à l'OMS et auteur du rapport.

74 millions de femmes ont des grossesses non désirées chaque année dans les pays en développement

Les grossesses non désirées restent un problème de santé publique important. À l'échelle mondiale, 74 millions de femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire ont des grossesses non désirées chaque année. Cela conduit à 25 millions d'avortements à risque et à 47.000 décès maternels chaque année.

Les méthodes modernes de contraception jouent un rôle essentiel dans la prévention des grossesses non désirées. Des études montrent que 85% des femmes qui ont cessé d'utiliser la contraception sont tombées enceintes au cours de la première année.

« L'accès à des services et à des informations de qualité sur la santé sexuelle et reproductive, à un prix abordable, y compris une gamme complète de méthodes de contraception, peut jouer un rôle vital dans la construction d'un avenir plus sain pour les femmes et les filles, tout en contribuant à la réalisation des Objectifs de développement durable », souligne le Dr Ian Askew, Directeur du Département de la santé reproductive et de la recherche à l'OMS.

Faire en sorte que plus de personnes bénéficient de la contraception moderne

L’OMS appelle à surmonter les obstacles juridiques, politiques, sociaux, culturels et structurels afin que davantage de personnes puissent bénéficier de services de contraception efficaces.

Un élément clé de ces services consistera tout d’abord à identifier les femmes qui pourraient être préoccupées par leur méthode de contraception et souhaitent changer de méthode. Par ailleurs l’agence onusienne souligne l’importance de fournir un conseil de haute qualité, exempt de stigmatisation, de discrimination et de contrainte aux femmes afin de garantir le respect de leurs intentions en matière de procréation et la protection de leur santé sexuelle.

Selon l’OMS, il est également essentiel d'améliorer les compétences des médecins, des infirmières et des sages-femmes grâce à la formation et au développement professionnel, afin qu'ils puissent fournir des conseils efficaces centrés sur la famille à toutes les femmes qui en ont besoin.

L’étude de l’OMS souligne la nécessite de fournir des services qui :
1/ favorisent une approche de prise de décision partagée pour choisir et utiliser des méthodes de contraception efficaces qui correspondent le mieux aux besoins et aux préférences des clientes.
2/ permettent d’identifier rapidement les femmes et les filles préoccupées par la méthode de contraception qu'elles utilisent.
3/ permettent aux femmes et aux filles de changer les méthodes modernes de contraception tout en restant protégées par des conseils efficaces et le respect de leurs droits et de leur dignité.