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Exode massif des Vénézuéliens : l’ONU et l’Europe appellent à agir

Des réfugiés et des migrants vénézuéliens attendent au poste-frontière du pont international Rumichaca pour entrer en Équateur en provenance de Colombie.
© UNHCR/Jaime Giménez Sánchez de la Blanca
Des réfugiés et des migrants vénézuéliens attendent au poste-frontière du pont international Rumichaca pour entrer en Équateur en provenance de Colombie.

Exode massif des Vénézuéliens : l’ONU et l’Europe appellent à agir

Migrants et réfugiés

Les Nations Unies et l’Union européenne (UE) ont appelé mercredi la communauté internationale à agir pour aider les Vénézuéliens en exil ainsi que les pays qui les accueillent et soutiennent.

Le nombre de Vénézuéliens en exil est sur le point d’atteindre 5 millions de personnes. Une tendance qui accentue la pression sur les pays hôtes d’Amérique latine et des Caraïbes.

« Il s’agit de la crise des réfugiés et des migrants la plus rapide de l’histoire de l’Amérique latine, du moins de l’histoire récente », a déclaré Walter Stevens, Ambassadeur de l’UE auprès de l’ONU à Genève lors d’un point de presse. Si la situation ne change pas, l’ambassadeur de l’UE estime que ce flux pourrait encore augmenter, « atteignant rapidement 5 millions » de personnes.

Il s’agit de la crise des réfugiés et des migrants la plus rapide de l’histoire de l’Amérique latine, du moins de l’histoire récente - Walter Stevens, Ambassadeur de l’UE auprès de l’ONU à Genève

Selon l’UE, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’exode des réfugiés et des migrants vénézuéliens est également l’une des plus graves crises de déplacement de populations au monde.

L’UE et les deux agences onusiennes estiment que près de 80% des quelque 4,5 millions de Vénézuéliens qui ont quitté leur pays sont restés en Amérique latine ou dans les Caraïbes.

Environ 5.000 personnes quittent le Venezuela chaque jour, bien que ce nombre varie en fonction de l’augmentation du nombre d’États qui exigent des visas, a dit Eduardo Stein, Représentant spécial conjoint du HCR et de l’OIM pour les réfugiés et migrants vénézuéliens, lors de ce point de presse.

Eduardo Stein a souligné que l’expérience d’autres crises dans le monde montre que pour ceux qui voudraient retourner au Venezuela « si la crise en termes politiques devait être résolue aujourd’hui, cela prendrait au moins deux bonnes années, voire davantage ».

Conférence internationale de solidarité à Bruxelles les 28 et 29 octobre

L’UE, le HCR et l’OIM organiseront les 28 et 29 octobre à Bruxelles une conférence internationale pour la solidarité avec les réfugiés et migrants vénézuéliens.

« Cette conférence est l’occasion unique de rassembler tous les acteurs qui prennent part aux efforts d’aide », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi dans un communiqué. Selon le chef du HCR, la réunion de Bruxelles est l’occasion d’« envoyer un message fort » aux réfugiés et migrants vénézuéliens ainsi qu’à leurs généreux hôtes d’Amérique latine et des Caraïbes. « Le monde ne les a pas oubliés et nous leur viendrons en aide alors qu’ils sont dans le besoin », a insisté M. Grandi.

La Conférence internationale pour la solidarité de Bruxelles vise à faire connaître la crise des réfugiés vénézuéliens et à confirmer le soutien international en vue d’une réponse régionale coordonnée. Animée par Federica Mogherini, Filippo Grandi, António Vitorino et Eduardo Stein, la conférence verra la participation de représentants des pays d’Amérique latine et des Caraïbes et d’États membres de l’UE, aux côtés d’acteurs de l’action humanitaire et du développement, du secteur privé, de la société civile et des institutions financières internationales.

Des Vénézuéliens attendent de franchir la frontière colombienne pour se rendre en Équateur.
© UNHCR/Jaime Giménez Sánchez de la Blanca
Des Vénézuéliens attendent de franchir la frontière colombienne pour se rendre en Équateur.

Plus de 170 millions d’euros de l’UE au profit du peuple vénézuélien depuis 2018

« Lorsque 4,5 millions de personnes sont en mouvement, il faut passer à l’action et nous continuerons d’agir », a déclaré de son côté Federica Mogherini, la Haute Représentante  de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-Présidente de la Commission européenne, citée dans ce communiqué.

« L’heure est venue d’appeler la communauté internationale à faire encore davantage pour venir en aide aux réfugiés et migrants vénézuéliens et à leurs communautés d’accueil. Nous voulons attirer l’attention de tous sur la gravité de cette crise, nous voulons confirmer et accroître le soutien international en vue d’une réponse régionale et coordonnée ».

L’UE est d’ores et déjà le premier donateur et un intervenant politique majeur dans a crise vénézuélienne. Depuis 2018, l’Europe a accordé plus de 170 millions d’euros au profit du peuple vénézuélien.

Le plan d’intervention humanitaire régional de l’ONU devrait doubler

Le plan d’intervention humanitaire de l’ONU, d’un montant de 739 millions de dollars en 2019, devrait presque doubler d’ici 2020. Une aide qui permettra d’appuyer l’aide déjà fournie par les pays voisins de Caracas qui continuent de faire preuve de solidarité à l’égard des Vénézuéliens, veillant à leur libre circulation, à l’accès aux services sociaux et à leur intégration dans l’économie et les communautés locales.

Toutefois, le HCR et l’OIM rappellent que les capacités et ressources des autorités nationales et des communautés hôtes ont atteint un point de rupture. Un soutien international accru est nécessaire pour venir en aide aux réfugiés et migrants vénézuéliens. « Les pays et les communautés d’Amérique latine et des Caraïbes qui ont accueilli des millions de Vénézuéliens ont besoin de notre soutien et ils le méritent », a déclaré le Directeur général de l’OIM, António Vitorino, cité dans ce communiqué.