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Opération turque en Syrie : l'ONU appelle au respect du droit humanitaire

Environ 26 000 enfants âgés de 3 à 17 ans vivant dans le camp d'Al Hol, dans le gouvernorat syrien de Hasakeh, ont quitté l'école depuis des années en raison de conflits et de déplacements de population et ont besoin de services d'éducation.
© OCHA/Hedinn Halldorsson
Environ 26 000 enfants âgés de 3 à 17 ans vivant dans le camp d'Al Hol, dans le gouvernorat syrien de Hasakeh, ont quitté l'école depuis des années en raison de conflits et de déplacements de population et ont besoin de services d'éducation.

Opération turque en Syrie : l'ONU appelle au respect du droit humanitaire

Droits de l'homme

Alors que l’opération turque dans le nord-est de la Syrie se poursuit, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a rappelé vendredi que les opérations militaires doivent être menées conformément au droit international humanitaire, en particulier aux principes de distinction, de proportionnalité et de précaution.

« Nous avons commencé à recevoir des informations faisant état de victimes civiles. A la date de la nuit dernière, sept civils, dont deux femmes et un garçon, ont été tués et un autre garçon blessé au cours des deux premiers jours de l'opération turque. En outre, un civil aurait été tué à Jarablus le 9 octobre et une femme et un garçon auraient été blessés hier lors de contre-attaques et de frappes au sol par des groupes armés kurdes non étatiques », a déclaré le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d’un point de presse à Genève.

« Nous avons reçu des informations inquiétantes selon lesquelles des frappes aériennes et des attaques au sol de l'armée turque et de groupes armés affiliés auraient affecté des infrastructures et des biens civils clés tels que des stations de pompage d'eau, des barrages, des centrales électriques et des champs de pétrole », a-t-il ajouté.

Le HCDH a aussi entendu dire que des zones du nord de la Syrie, telles qu'Afrin, al-Bab, Jarablus et Azaz, qui étaient déjà sous le contrôle des forces turques et/ou de groupes armés affiliés, continuaient de faire face à l'anarchie, à la criminalité et à la violence.

« Nous avons reçu des informations spécifiques d'intimidation, de mauvais traitements, d'assassinats, d'enlèvements, de pillages et de saisies de maisons par des groupes armés soutenus par la Turquie dans ces régions. Des civils auraient été saisis chez eux ou à des postes de contrôle par des membres de ces groupes et accusés d'appartenance à des groupes armés ou politiques kurdes spécifiques. Le sort de beaucoup de ces civils et le lieu où ils se trouvent restent inconnus », a dit M. Colville.

Dans ce contexte, le HCDH rappelle que « les opérations militaires doivent être menées conformément au droit international humanitaire, en particulier aux principes de distinction, de proportionnalité et de précaution ».

« Les parties au conflit devraient éviter d'utiliser des armes explosives ayant des effets étendus dans des zones peuplées. De par leur nature, les armes à tir indirect, telles que l'artillerie, augmentent les risques pour les civils et les infrastructures civiles », a-t-il ajouté.

« Les civils et les infrastructures civiles doivent être protégés des attaques et des conséquences des hostilités. En cas de déplacement, les civils déplacés doivent être assistés et protégés jusqu'à ce qu'ils puissent rentrer chez eux ou se réinstaller ailleurs, volontairement, dans la sécurité et la dignité », a encore dit le porte-parole du HCDH. « Il est interdit d’attaquer ou de rendre hors d’usage les objets indispensables à la survie de la population civile, tels que les installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement ».

Enfin, selon le HCDH, « toutes les parties doivent respecter toutes les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l'homme à l'égard des personnes résidant sur le territoire sur lequel les forces militaires turques et les groupes armés affiliés exercent un contrôle ».

Cela inclut, sans toutefois s'y limiter, le respect et la protection des droits à la vie, à la liberté et à la sécurité des personnes, à l'accès aux services de base (soins de santé, éducation, etc.), à la liberté d'expression et d'opinion et à la protection contre la discrimination fondée sur la race, la religion, l’opinion politique ou autre opinion.