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Syrie : l’ONU appelle à protéger les civils dans le nord du pays

Deux jumeaux âgés de neuf mois avec leur mère ayant fui le village de Susa ont trouvé refuge au camp d'Al Hol, en Syrie (janvier 2019)
UNICEF/Hasen
Deux jumeaux âgés de neuf mois avec leur mère ayant fui le village de Susa ont trouvé refuge au camp d'Al Hol, en Syrie (janvier 2019)

Syrie : l’ONU appelle à protéger les civils dans le nord du pays

Paix et sécurité

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé à protéger les civils dans le nord-est de la Syrie, dans un contexte de tensions exacerbées par plusieurs déclarations laissant planer le risque d’actions militaires.

« Le Secrétaire général suit avec une vive inquiétude les récentes déclarations concernant le nord-est de la Syrie, en particulier le risque que d'éventuelles actions militaires menacent les civils », a dit mardi son porte-parole dans une déclaration de presse.

Lundi, le Président des Etats-Unis avait annoncé le retrait des troupes américaines présentes dans le nord-est de la Syrie avant de revenir sur sa déclaration.

Le chef de l’ONU a appelé toutes les parties au conflit en Syrie à faire preuve de la plus grande retenue.

Par la voix de son porte-parole, António Guterres a souligné que les civils et les infrastructures civiles doivent être protégés et qu’un accès humanitaire durable, sans entrave et sûr auprès des civils qui en ont besoin, doit être garanti afin de permettre à l'ONU et à ses partenaires humanitaires de continuer à mener à bien leurs activités vitales dans le nord de la Syrie.

Le Conseil de sécurité salue l’accord sur le Comité constitutionnel syrien

De son côté, le Conseil de sécurité a salué l’annonce faite le 23 septembre d’un accord entre le gouvernement et l’opposition sur la mise en place d’un Comité constitutionnel « crédible, équilibré et inclusif » placé sous les auspices de l’ONU à Genève. Les travaux de ce comité doivent débuter dans la ville suisse le 30 octobre.

Dans une déclaration à la presse publiée mardi, le Conseil estime que la création de ce Comité constitutionnel, qui sera dirigé et contrôlé par les Syriens, « doit marquer le début d'un processus politique visant à mettre fin au conflit syrien » conformément aux dispositions de sa résolution 2254 (2015) « et dans le plein respect des aspirations légitimes de tous les Syriens ».

Le Secrétaire général et le Conseil de sécurité ont réaffirmé qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit syrien et que la seule solution durable réside dans un processus politique facilité par l'ONU.

Trois millions de personnes menacées par les combats dans le nord-ouest du pays

Malgré les récentes cessations d’hostilités dans le nord-ouest de la Syrie, le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré pour sa part rester préoccupé par la sécurité et la protection des civils. Selon l’agence onusienne, trois millions de personnes restent menacées par les combats dans cette partie du pays.

Depuis le 1er mai, le PAM a fourni une aide alimentaire d'urgence à plus de 418.000 personnes et une assistance alimentaire mensuelle à plus d'un million de personnes en septembre.

« Le PAM surveille la situation et dispose de suffisamment de nourriture, y compris des repas prêts à consommer, des provisions nutritionnelles et des rations qui ont été pré-positionnées pour aider les personnes en déplacement, si davantage de déplacements devaient se produire », a expliqué son porte-parole à Genève, Hervé Verhoosel.

Les partenaires de l’agence onusienne continuent d’atteindre les personnes déplacées dans le nord-ouest en dépit des difficultés posées par la situation sécuritaire instable. Ces partenaires délocalisent les entrepôts, selon les besoins et dans la mesure du possible, pour assurer la sécurité des stocks alimentaires fournis par le PAM.

« Ils ont également signalé avoir été contraints de suspendre ou de déplacer temporairement les distributions de vivres en raison de l'insécurité », a précisé M. Verhoosel. « À ce jour, les suspensions ont été temporaires et les distributions ont pu se poursuivre ».

L'ONU a rappelé à toutes les parties au conflit syrien et à ceux qui ont une influence sur elles leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire, de protéger les civils et les infrastructures civiles à tout moment.