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L’ONU appelle à faire « beaucoup plus » en République centrafricaine pour garantir une paix durable

Le Secrétaire général António Guterres (à gauche) lors d'un point de presse avec le Président centrafricain Faustin Archange Touadéra, lors de sa visite en RCA en octobre 2017
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général António Guterres (à gauche) lors d'un point de presse avec le Président centrafricain Faustin Archange Touadéra, lors de sa visite en RCA en octobre 2017

L’ONU appelle à faire « beaucoup plus » en République centrafricaine pour garantir une paix durable

Paix et sécurité

Lors d’une réunion de haut niveau sur la République centrafricaine (RCA) à New York en marge du débat général de l’Assemblée générale, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a estimé que les partenaires internationaux de ce pays devaient faire « beaucoup plus » pour garantir une stabilité et une paix durable.

Le chef de l’ONU a rappelé que l’accord signé le 6 février 2019 entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés, sous l’égide de l’Union Africaine (UA) et avec le soutien des Nations Unies, représentait « un pas historique vers la paix et la stabilité du pays ».

« Ces efforts commencent à porter leurs fruits sur le terrain. Depuis la signature de l’accord, le nombre de violations des droits de l’homme a ainsi baissé. Mais pour garantir une paix et une stabilité durables, nous devons faire beaucoup plus », a-t-il dit, citant en particulier l’opérationnalisation des mesures de sécurité transitoires, y compris les Unités spéciales mixtes de sécurité, la restauration de l’autorité de l’État dans un esprit inclusif, ainsi que le désarmement et la démobilisation des groupes armés.

M. Guterres s’est dit préoccupé par les violations continues des dispositions de l’accord sur la cessation des hostilités. Ces violations minent la confiance de la population et la perspective d’un retour à une paix durable. « Les engagements pris doivent être respectés », a-t-il déclaré.

Il a répété que le peuple centrafricain, y compris les femmes et les jeunes, devait être au cœur du processus de paix et que le succès de l’accord et la réconciliation reposaient aussi sur la lutte contre l’impunité. « Les auteurs de violations doivent être tenus responsables et les victimes doivent obtenir réparation », a-t-il dit, citant les évènements tragiques qui ont eu lieu à Paoua et à Birao.

Le Secrétaire général a également jugé nécessaire une réponse urgente et appropriée aux besoins humanitaires et de développement pour permettre à la population de bénéficier rapidement des dividendes de la paix. Il a regretté que la communauté humanitaire n'ait reçu à ce jour que la moitié des 430 millions de dollars requis.

Enfin, dans la perspective des élections de 2020/2021, M. Guterres a estimé qu’il était important que la communauté internationale se mobilise afin que ces consultations se déroulent de manière libre et équitable sur l’ensemble du territoire. Selon lui, un soutien financier cohérent de la communauté internationale demeure essentiel. Il a également estimé important que la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) puisse aussi apporter son concours, y compris à travers un appui logistique et sécuritaire. Il a invité les Etats membres et en particulier les Conseil de sécurité à lui donner le mandat nécessaire à cette fin.

« La responsabilité première du retour de la paix en RCA est d’abord celle des Centrafricains, mais il est crucial que tous les partenaires de votre pays restent pleinement engagés et unis pour la mise en œuvre de l’accord de paix », a conclu le Secrétaire général.