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Libye : un migrant soudanais tué lors de son débarquement à Tripoli, l’OIM condamne cet incident

Un migrant est assis près d'une source de lumière entrant par l'une des deux seules fenêtres alors qu'il tente de se réchauffer dans un centre de détention situé en Libye, le 1er février 2017. Lors de la visite de l'UNICEF, 160 hommes y étaient détenus.
UNICEF/UN052822/Romenzi
Un migrant est assis près d'une source de lumière entrant par l'une des deux seules fenêtres alors qu'il tente de se réchauffer dans un centre de détention situé en Libye, le 1er février 2017. Lors de la visite de l'UNICEF, 160 hommes y étaient détenus.

Libye : un migrant soudanais tué lors de son débarquement à Tripoli, l’OIM condamne cet incident

Migrants et réfugiés

Un migrant soudanais a été tué par balle par un garde-côte libyen jeudi 19 septembre après avoir été intercepté en mer. L’homme tentait de s’enfuir afin d’échapper à son renvoi en centre de détention. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dont le personnel a été témoin de la tragédie, a fermement condamné cet « incident » et réclamé l’ouverture d’une enquête « approfondie ».

« Cette tragédie devait se produire un jour », a déclaré Leonard Doyle, porte-parole de l’OIM dans un communiqué. Le réfugié a été atteint par une balle dans l’estomac. Bien qu’il ait immédiatement reçu une aide médicale sur place par un médecin de l’OIM et qu’il ait ensuite été transféré dans une clinique voisine, il est décédé deux heures après son admission. « L’utilisation de balles réelles contre des civils vulnérables non armés, hommes, femmes et enfants, est inacceptable en toutes circonstances et suscite des inquiétudes quant à la sécurité des migrants et du personnel humanitaire », a ajouté M. Doyle.

L’homme faisait partie d’un groupe de plus de 100 personnes qui ont été ramenées sur le continent jeudi au point de débarquement d’Abusitta dans la capitale, Tripoli. Ces personnes « rapatriées » ont résisté à leur renvoi dans des centres de détention. L’OIM a déclaré que lorsque les gens ont commencé à fuir, des coups de feu ont été tirés.

Ce drame survient deux mois après la mort de 53 migrants, dont six mineurs, qui ont été tués à la suite d’un raid aérien contre le centre de détention de Tajoura. « Cette installation demeure opérationnelle à ce jour, malgré les appels persistants en faveur de la fin de la détention arbitraire des migrants », regrette l’agence onusienne qui appelle également les autorités libyennes à mener une enquête approfondie sur cet incident et que les auteurs de ces actes soient traduits devant la justice.

Plus de 63.000 arrivées de migrants/réfugiés et 953 décès cette année

L’OIM estime qu’il faut trouver des alternatives à la détention. Selon l’ONU, quelque 5.000 femmes, enfants et hommes migrants sont toujours détenus dans des conditions inhumaines en Libye. « Plus de 3.000 personnes sont détenues dans des zones de conflit actif où elles courent un risque accru », a mis en garde l’agence onusienne.

L’OIM souligne que près de 20.000 migrants et réfugiés ont débarqué sur les rives européennes de la Méditerranée depuis le 16 août, soit une moyenne de plus de 600 personnes par jour sur trois grandes routes, ce qui fait de ces dernières semaines l’une des plus fréquentées depuis plus d’un an.

Au totale, l’OIM signale qu’à la date du jusqu’au 18 septembre, 63.417 migrants et réfugiés sont entrés en Europe par la mer en 2019, soit environ 20 % de moins que les 78.372 migrants et réfugiés arrivés au cours de la même période l’année dernière.

Cette année, les arrivées en Grèce et en Espagne s’élèvent respectivement à 32.767 et 16.894 (49.661 au total), ce qui représente environ 78 % du total régional, le reste arrivant en bien moins grand nombre en Italie, à Malte et à Chypre.

Les arrivées en Grèce sont en avance de près de 50 pour cent par rapport aux chiffres de 2018. Les arrivées en Espagne sont inférieures de près de 50 %.

Les décès enregistrés sur les trois principales routes de la Méditerranée pendant près de sept mois en 2019 s’élèvent à 953 individus, soit environ 52 % des 1.839 décès confirmés pendant la même période en 2018.