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Au sommet de l’ONU sur le climat, Marie-Claire Graf compte faire entendre la voix de la jeunesse suisse

Marie-Claire Graf, 23 ans, est une activiste pour le climat, originaire de Bâle, en Suisse. Elle participera au Sommet des jeunes sur le climat au siège des Nations Unies à New York le 23 septembre 2019
Daniel Johnson, ONU Genève
Marie-Claire Graf, 23 ans, est une activiste pour le climat, originaire de Bâle, en Suisse. Elle participera au Sommet des jeunes sur le climat au siège des Nations Unies à New York le 23 septembre 2019

Au sommet de l’ONU sur le climat, Marie-Claire Graf compte faire entendre la voix de la jeunesse suisse

Climat et environnement

Celle qui a lancé la Semaine de la durabilité en Suisse entend être la porte-parole des jeunes de son pays lors du sommet de la jeunesse sur le climat qui sera organisé au siège de l’ONU.

A partir du samedi 21 septembre, la ville de New York et le siège des Nations Unies deviendront l’épicentre de la lutte contre le changement climatique. En prélude du Sommet de l’ONU sur le climat qui se tiendra le 23 septembre, 500 jeunes leaders de tous les continents, dont la célèbre Suédoise Greta Thunberg, sont attendus dans la métropole américaine pour le premier sommet de la jeunesse sur le climat organisé par les Nations Unies.

Parmi les 500 jeunes participants de ce sommet, l’ONU en a invité une centaine en couvrant leur voyage en compensant le cout des émissions de carbone de leurs vols. Marie-Claire Graf fait partie des heureux bénéficiaires de ces « billets verts ». Cette étudiante suisse de 23 ans a lancé dans son pays la Semaine de la durabilité qui est devenu le plus grand mouvement d’action d’étudiants en faveur du développement durable au sein de la confédération helvétique. Depuis 2017, Marie-Claire Graf insiste sur l’importance de l’éducation pour l’action des jeunes face au changement climatique.

La jeune femme originaire de Bâle est également l’une des initiateurs de la « grève de l’école pour le climat » (Fridays For Future) en Suisse. Un projet qui est né après sa participation à la dernière Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) en décembre dernier à Katowice. Dans la ville polonaise, elle y avait rencontré une autre jeune militante, Greta Thunberg qui a été la première à lancer les Fridays For Future en 2018 à Stockholm. Une initiative qui a été reprise depuis par des jeunes dans plusieurs pays.

Etre à la table des négociations

A New York, celle qui est également la Présidente des associations suisses d’organisations étudiantes pour le développement durable compte faire entendre la voix des jeunes Suisses dans les décisions onusiennes portant sur le climat.

« L’objectif est de s’asseoir à la table lors de la prise de décision », a déclaré la jeune Suissesse lors d’une conférence de presse mardi à Genève. Si l’objectif du sommet du 23 septembre est d’obtenir des dirigeants mondiaux une réduction plus importante des émissions de gaz à effet de serre, Marie-Claire Graf entend rappeler l’urgence que représente la menace du changement climatique pour les générations futures.

Pour l’étudiante, « les jeunes doivent être à la table » des négociations portant sur toutes les décisions internationales et pas seulement être « au menu des discussions ». « Ce serait une étape majeure : prendre vraiment les jeunes au sérieux dans toutes sortes de négociations et de décisions multilatérales », a-t-elle dit.

La jeune activiste suisse estime que les Etats doivent d’abord écouter les jeunes car ils ont « beaucoup de choses à dire et des solutions pour combattre le réchauffement du climat ». « Nous avons des solutions à proposer pour les Objectifs du développement durable (ODD). « Pour moi, le message le plus urgent est de rappeler que nous faisons face à une catastrophe, une crise climatique. Nous allons donc accélérer les actions de mobilisation, très rapidement », a-t-elle ajouté dans un entretien accordé à ONU Info.

Pour celle qui se veut la porte-parole de la jeunesse suisse, le sommet de New York sera aussi l’occasion d’insister sur « le projet international du développement durable ». « Nous comptons engager les jeunes, mener par exemple des actions dans les universités », pour défendre le climat, insiste-t-elle.

Manifestation nationale pour le climat le 28 septembre à Berne

Comme chaque vendredi, des milliers de jeunes à travers le monde manifesteront ce 20 septembre dans le cadre du « jour de grève de l’école pour le climat ». A la veille du sommet de l’ONU pour la jeunesse, les jeunes espèrent que la mobilisation du « Friday for the Future » du 20 septembre sera massive.

En Suisse, les manifestations de soutien au climat se poursuivront après le sommet. « Un grand rassemblement est prévu devant le Palais fédéral à Berne le samedi 28 septembre prochain », a indiqué Marie-Claire Graf.

La jeunesse suisse entend aussi se mobiliser sur le plan local en prévision des élections des Chambres fédérales du 20 octobre 2019. « Nous nous mobilisons pour les élections, avec les grèves du climat », a fait valoir la Suissesse, tout en rappelant le lancement « d’une Charte sur laquelle les politiciens peuvent proposer des solutions » pour contrer le changement climatique.

« Nous croyons au pouvoir des jeunes et à leur potentiel à créer des solutions à certains des défis les plus pressants de notre époque », a-t-elle insisté. « Nous devons donc donner aux étudiants les moyens de créer des changements significatifs et positifs, capables de contribuer au développement durable ».