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Les Nations Unies resteront en Libye pour empêcher la « chimère » d’une solution militaire au conflit

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Ghassan Salamé, devant le Conseil de sécurité (photo d'archives).
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Ghassan Salamé, devant le Conseil de sécurité (photo d'archives).

Les Nations Unies resteront en Libye pour empêcher la « chimère » d’une solution militaire au conflit

Paix et sécurité

Malgré la poursuite de la violence en Libye, l’envoyé de l’ONU dans le pays a réaffirmé mercredi la détermination des Nations Unies à poursuivre son travail.

« Plus la situation sur le terrain s'aggrave, plus notre présence, nos efforts de médiation et la fourniture de services humanitaires, sont nécessaires », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général en Libye, Ghassan Salamé, lors d’une intervention devant les membres du Conseil de sécurité par visioconférence.

Pour M. Salamé, il n’y a aucun doute : « les Nations Unies resteront en Libye ». Le 10 août dernier, trois membres du personnel onusien ont été tués à Benghazi dans un attentat.

Cinq mois après le début de l’offensive du général Haftar sur la capitale Tripoli, plus de 100 civils ont été tués et plus de 300 autres ont été blessés, a indiqué l’envoyé de l’ONU. « Une nouvelle génération de jeunes hommes libyens répand son sang sur le champ de bataille quand leurs compétences pourraient mieux être utilisées pour reconstruire leur pays », a-t-il déploré.

Ghassan Salamé a demandé au Conseil de sécurité de condamner les bombardements aveugles contre les civils, rappelant que les combats continuent également dans le sud de la Libye et que les enlèvements et les disparitions forcées se poursuivent dans tout le pays.

Des migrants victimes de détention arbitraire et de mauvais traitements

Malgré l’annonce de la fermeture du centre de Tajoura, frappé par un bombardement meurtrier en juillet, des migrants continuent d’y être envoyés, a-t-il déclaré. Ces derniers sont toujours victimes de détention arbitraire et de mauvais traitements, a-t-il ajouté.

Le Représentant spécial a souligné que la violence en Libye est toujours exacerbée par la fourniture d'armes, de munitions et de matériel de guerre.

Le 29 juillet, M. Salamé avait appelé à une trêve entre toutes les parties libyennes. « Il y a eu une réponse explicite et positive du gouvernement d’accord national ainsi qu’une réponse positive, bien que unilatérale et sous conditions, du général Haftar », a expliqué l’envoyé de l’ONU.

À la suite de la trêve, une importante réduction de la violence a été constatée sur les principaux fronts dans le sud de Tripoli et ailleurs. Malgré des violations, la trêve a tenu, dans son ensemble, pendant le temps des festivités de l’Aïd.

La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (UNSMIL), que dirige M. Salamé, s'efforce de capitaliser sur cette trêve pour mettre en place un cessez-le-feu plus important et prolongé. Le Représentant spécial a encouragé le Conseil de sécurité à envisager d’ajouter au mandat de la mission de l’ONU une provision permettant un soutien à tout cessez-le-feu conclu entre les parties, « quel que soit sa forme ».

L’envoyé de l’ONU a appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à aider à mettre fin au conflit en Libye. « Les Libyens méritent mieux », a déclaré Ghassan Salamé devant le Conseil de sécurité, soulignant qu’une solution militaire au conflit est « tout simplement une chimère ».