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Conflits, crises humanitaires et climatique exposent les personnes handicapées à de graves préjudices (ONU)

Une association pour personnes handicapées au Mali enseigne à ses membres comment fabriquer du savon et des chaussures (photo d'archives).
Photo MINUSMA/Sylvain Liecht
Une association pour personnes handicapées au Mali enseigne à ses membres comment fabriquer du savon et des chaussures (photo d'archives).

Conflits, crises humanitaires et climatique exposent les personnes handicapées à de graves préjudices (ONU)

Droits de l'homme

Les conflits, les crises humanitaires et la crise climatique engendrent des situations à hauts risques pour les personnes handicapées, qui ne reçoivent pas les services vitaux dont elles ont besoin, a déclaré lundi la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, en lançant les travaux de la vingt-deuxième session du Comité des droits des personnes handicapées, à Genève.

« De la Syrie au Yémen, du Myanmar au Soudan du Sud, et dans bien d’autres pays, les personnes handicapées doivent fuir pour leur sécurité et risquent d’être exposées à de graves préjudices », a signalé Michelle Bachelet.

En outre, les femmes et les filles handicapées sont très exposées aux violences et à l’exploitation, même en temps de paix, a ajouté la Haut-Commissaire.

Mme Bachelet s’est toutefois dite « encouragée » par les avancées constatées en juin dernier avec la toute première résolution adoptée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies concernant les droits des personnes handicapées dans le contexte du changement climatique, et celle du Conseil de sécurité portant sur leurs droits dans les conflits armés.

« Le Conseil de sécurité a adopté sa première résolution appelant les États et les parties au conflit à protéger les personnes handicapées dans les situations de conflit, veillant à ce qu'elles aient accès à la justice, à des services de base et à une aide humanitaire sans entrave.  Le Conseil de sécurité a souligné la nécessité pour les États de mettre fin à l'impunité pour les actes criminels commis contre des civils, y compris les personnes handicapées, et de veiller à ce qu'elles aient accès à la justice, à des recours effectifs et, le cas échéant, à des réparations », a-t-elle dit, précisant que les Quinze avaient exhorté les États à respecter les obligations qui leur incombent en vertu de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

Avancées depuis l'adoption de la Convention sur les droits de personnes handicapées

Mme Bachelet a estimé que la ratification de la Convention et celle du Protocole facultatif par, respectivement, 180 et 96 États, témoignaient de « l’engagement fort » de la communauté internationale envers les principes et buts défendus par la Convention.

Elle a loué les nombreuses avancées depuis l’adoption de la Convention, dont celles des Etats membres pour assurer le respect de l’autonomie des personnes, y compris à travers l’accès à l’emploi et aux services de santé.

Mme Bachelet a aussi attiré l’attention du Comité sur la nouvelle stratégie d’intégration des personnes handicapées appliquée par les Nations Unies.

Enfin, la Haut-Commissaire a rendu hommage aux contributions des personnes handicapées et de leurs organisations aux travaux du Comité, dont les plaintes reflètent la diversité des problèmes auxquels les personnes handicapées sont confrontées, y compris le respect de leurs droits à travailler, à accéder à la justice et à vivre de manière indépendante.

« J’applaudi votre travail et votre leadership, vous devez aider les Etats à accélérer leur travail afin que les personnes handicapées puissent prendre leur place en tant qu’égales dans la société », a conclu Mme Bachelet.

La 22eme session prévoit l'examen des rapports de neuf pays concernant les mesures qu’ils ont prises pour appliquer la Convention relative aux droits des personnes handicapées (Albanie, Australie, El Salvador, Équateur, Grèce, Inde, Iraq, Koweït et Myanmar) ainsi que l’examen des droits des personnes handicapées autochtones, migrantes, réfugiées, atteintes de la lèpre ou dans des situations de conflit.