L'actualité mondiale Un regard humain

Violence fondée sur la religion : l’ONU appelle à opposer aux messages de haine des messages de paix

En République centrafricaine, un groupe de jeunes militent contre la haine et la discrimination fondée sur l'appartenance ethnique et la religion.
OCHA/Yaye Nabo Séne
En République centrafricaine, un groupe de jeunes militent contre la haine et la discrimination fondée sur l'appartenance ethnique et la religion.

Violence fondée sur la religion : l’ONU appelle à opposer aux messages de haine des messages de paix

Droits de l'homme

Les Nations Unies ont marqué jeudi pour la première fois la Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions. A cette occasion, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé le monde à opposer aux messages de haine des messages de paix.

« Nous avons assisté à une augmentation des attaques ciblant des personnes en raison de leur religion ou de leurs convictions. Le monde doit prendre des mesures pour éliminer l'antisémitisme, la haine antimusulmane, la persécution des chrétiens et d'autres groupes religieux », a-t-il dit dans un message publié sur son compte Twitter.

M. Guterres a noté dans une déclaration publiée à l’occasion de cette journée que nombre d’attaques, comme celles perpétrées en Nouvelle-Zélande, au Sri Lanka et aux États-Unis, visaient spécifiquement des lieux de culte. Dans de nombreux conflits à travers le monde, de la Syrie à la République centrafricaine, des populations entières ont été attaquées en raison de leur confession.

📰 Lire aussi | Attaques contre des lieux de culte : le chef de l’ONU appelle à lutter contre l’intolérance et la haine

« Toutes les grandes religions de ce monde prônent la tolérance et la coexistence pacifique dans un esprit de fraternité. Nous devons nous opposer à ceux qui invoquent la religion de façon trompeuse et malveillante pour faire naître des idées fausses, exacerber les divisions et propager la peur et la haine. La diversité est une source de richesse et de force, ce n’est jamais une menace », a-t-il ajouté.

 

A Christchurch, en Nouvelle-Zélande, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, dépose une couronne de fleurs dans l'une des deux mosquées où des fidèles ont été abattus en mars 2019.
Photo : ONU/Mark Garten

 

C’est parce que les actes de violence fondés sur la religion ou la conviction demeurent fréquents, notamment contre les personnes appartenant à des minorités religieuses, que l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution proclamant le 22 août Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions.

📰 Lire aussi | Tous les États ont pour responsabilité la protection contre les attaques haineuses (ONU)

Cette Journée est l’occasion pour l’ONU de réaffirmer son soutien indéfectible aux victimes en faisant tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir de telles attaques et en exigeant que les responsables soient amenés à répondre de leurs actes.

L’ONU a intensifié son action au moyen de deux nouvelles initiatives : une Stratégie et un Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine, les premiers du genre, coordonnée spar Adama Dieng, le Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide et un Plan d’action pour la protection des sites religieux élaboré par Miguel Moratinos, le Haut Représentant de l’Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC).

 

Des responsables religieux réunis à la Park East Synagogue à New York lors d'un rassemblement interconfessionnel intitulé « Unis contre la haine » à la suite du meurtre de fidèles juifs dans une synagogue en Pennsylvanie. (31 octobre 2018)
Photo : ONU/Rick Bajornas

 

Selon le Secrétaire général, « la meilleure manière de faire face à la menace de la violence fondée sur la religion et les convictions est d’unir nos voix pour le bien de tous, en opposant aux messages de haine des messages de paix, en célébrant la diversité et en protégeant les droits de la personne ».

« Nous devons redoubler d’efforts pour éradiquer l’antisémitisme, l’islamophobie, la persécution des chrétiens et d’autres groupes religieux, ainsi que de toutes les formes de racisme, de xénophobie, de discrimination et d’incitation à la violence. Nous avons tous, en tant que membres de la famille humaine, le devoir de favoriser la compréhension mutuelle et la responsabilité de veiller les uns sur les autres, de respecter nos différences et de promouvoir la coexistence pacifique », a-t-il ajouté.

🎙️ A écouter | Adama Dieng : « le choc des ignorances est le plus grand défi à relever »

De son côté, le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni de manière informelle jeudi matin pour discuter comment faire progresser la sécurité des personnes appartenant aux minorités religieuses dans les conflits armés.