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Victimes du terrorisme : le chef de l’ONU appelle la communauté internationale à exprimer sa solidarité

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres à l'inauguration de l'exposition photo : Survivre au terrorisme : le pouvoir de la résilience, au siège de l’ONU à New York.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres à l'inauguration de l'exposition photo : Survivre au terrorisme : le pouvoir de la résilience, au siège de l’ONU à New York.

Victimes du terrorisme : le chef de l’ONU appelle la communauté internationale à exprimer sa solidarité

Paix et sécurité

Les Nations Unies ont célébré mercredi la Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme. L’occasion pour le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, de demander à la communauté internationale d’exprimer sa solidarité avec ces victimes.

« Je demande que nous pensions tous aux vies qui ont été changées pour toujours à cause du terrorisme. Engageons-nous à montrer aux victimes qu’elles ne sont pas seules, et que la communauté internationale leur exprime sa solidarité, où qu’elles se trouvent », a déclaré le chef de l’ONU dans un message.

Il a rappelé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations reste un défi mondial. « Les ravages qu’il cause pour les personnes, les familles et les communautés s’inscrivent dans la durée, et si les profondes cicatrices qu’il laisse peuvent s’estomper avec le temps, elles ne disparaissent jamais », a-t-il noté.

Partout dans le monde, les victimes et les rescapés, hommes et femmes, doivent avoir une chance de trouver l’apaisement par la voie de la justice et du réconfort - António Guterres, Secrétaire général de l’ONU

« Partout dans le monde, les victimes et les rescapés, hommes et femmes, doivent avoir une chance de trouver l’apaisement par la voie de la justice et du réconfort. Des milliers d’entre eux font preuve d’une résilience, d’un courage et d’une force d’âme considérables. Ils ont constitué des alliances mondiales, se sont dressés contre les discours fallacieux propagés par les terroristes et ont élevé leurs voix contre la menace du terrorisme et l’absence de justice », a-t-il ajouté.

Selon le Secrétaire général, il faut procurer aux victimes et aux rescapés du terrorisme un soutien pluridimensionnel à long terme, notamment grâce à des partenariats avec les gouvernements et la société civile, pour leur permettre de guérir, de se rétablir, de reconstruire leur vie et d’aider les autres.

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M. Guterres a rappelé que l’ONU a aidé à rassembler et à faire entendre les voix des victimes du terrorisme grâce aux activités du Bureau de lutte contre le terrorisme. La récente adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies d’une résolution consacrée aux victimes et la création d’un Groupe des amis des victimes du terrorisme sont de nouvelles initiatives destinées à élargir et renforcer cet appui.

L’ONU va aussi organiser l’an prochain le premier Congrès mondial des victimes du terrorisme.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, lors de l'inauguration d'une exposition photo sur les survivants du terrorisme.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, lors de l'inauguration d'une exposition photo sur les survivants du terrorisme.

Exposition photo sur le pouvoir de la résilience

Le Secrétaire général a inauguré mercredi matin une exposition photo, intitulée Survivre au terrorisme : le pouvoir de la résilience, au siège de l’ONU à New York.

« J'ai rencontré des survivants d'attaques terroristes au début de l'année et j'ai été profondément ému par leur courage et leur résilience. Leur message était clair et simple. Les personnes et les communautés doivent se rapprocher pour devenir plus fortes. Faisons de ces expériences douloureuses des forces de changement puissantes et positives. C'est une leçon pour nous tous », a déclaré M. Guterres.

Une minute de silence a été observée lors de cette inauguration. Trois survivants du terrorisme ont également partagé leurs témoignages : Maureen Basnicki, du Canada, dont le mari Ken a été tué lors des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis ; Sarah Tiko, du Kenya, dont le mari Geoffrey Moses Namai a été tué dans l’attaque contre l’ambassade américaine à Nairobi, au Kenya, le 7 août 1998 ; et Thelma Stober, du Royaume-Uni, victime de l’attentat dans le métro de Londres le 7 juillet 2005.

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Nécessité d’une participation active des femmes

De son côté, le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, a estimé que ce jour de commémoration et d’hommage a pour but de réaffirmer « notre détermination à rester unis et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher que de telles tragédies ne se reproduisent ».

« Les gouvernements doivent faire davantage pour promouvoir des approches de justice pénale axées sur les victimes et fondées sur les droits dans le cadre de programmes antiterroristes complets qui répondent à tous les aspects des besoins des victimes », a-t-il ajouté.

Il a noté que les femmes sont souvent la cible de terroristes et que leur participation et leur leadership sont nécessaires « si nous voulons renforcer la prévention et la lutte contre le terrorisme ».

Garantir les droits des victimes

La Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la protection et la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, Fionnuala Ní Aoláin, a aussi exhorté les gouvernements à intensifier leurs efforts pour mettre en œuvre les droits des victimes du terrorisme, en leur garantissant l'accès à la justice, ainsi que leurs droits de recours et de réparation, tels que garantis par le droit international relatif aux droits de l'homme.

« Les victimes du terrorisme font face à des défis multiples et variés. Cela inclut le fait que les auteurs ont détruit et blessé des personnes sans aucun lien avec eux qui ne faisaient que vivre dans leur vie quotidienne et ordinaire, dans le but primordial d'instiller la peur afin de faire avancer les idéologies », a dit la Rapporteure spéciale.

Peu de personnes disposent des ressources physiques, émotionnelles, juridiques ou financières pour faire face à de telles violences et faire face aux conséquences juridiques, médicales, sociales et économiques complexes qui en découlent.

 « Je dois rappeler aux États que la protection et la garantie des droits des victimes font partie des stratégies fondamentales pour prévenir le terrorisme et mettre un terme aux cycles générateurs de violence », a conclu Mme Ní Aoláin.