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Ebola : le Burundi lance une campagne de vaccination du personnel de santé sur le terrain

Le 20 juin 2018, un membre de l'OMS vaccine un homme contre le virus Ebola dans le village de Bosolo, en RDC.
OMS/Lindsay Mackenzie
Le 20 juin 2018, un membre de l'OMS vaccine un homme contre le virus Ebola dans le village de Bosolo, en RDC.

Ebola : le Burundi lance une campagne de vaccination du personnel de santé sur le terrain

Santé

Le ministère de la santé du Burundi a débuté mardi 13 août une campagne de vaccination du personnel de santé sur le terrain contre Ebola au point d’entrée de Gatumba, à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), où sévit une épidémie d’Ebola.

Cette campagne de vaccination s’inscrit dans les activités liées à la préparation du Burundi à faire face à un éventuel cas de la maladie à virus Ebola. Elle est mise en œuvre avec le soutien de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’appui financier de GAVI, l’Alliance du Vaccin, a indiqué le Bureau régional de l'OMS pour l’Afrique dans une déclaration à la presse.

Le Burundi a reçu des doses du vaccin Ebola, qui offre une protection contre la souche zaïroise du virus, celle qui affecte actuellement la RDC. Bien que ce vaccin ne soit pas encore approuvé et son utilisation ne soit pas encore autorisée commercialement, il a été démontré efficace et sans danger pendant les épidémies d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Des recherches scientifiques plus poussées sont nécessaires avant que le vaccin puisse être homologué, a précisé l’OMS.

Le vaccin est donc utilisé à des fins humanitaires pour protéger les personnes les plus exposées au risque d'épidémie d'Ebola. Il sera administré aux personnels de santé sur le terrain, travaillant dans des zones prioritaires où il y a un risque de transmission de la maladie. Il s’agit des agents de santé travaillant au niveau des points d’entrée, ainsi que des autres personnes potentiellement exposées. Ceux-ci incluent les agents de laboratoire, les équipes de surveillance et les personnes chargées de réaliser les inhumations dignes et sécurisées.

Un vaccin pas encore homologué et utilisé à des fins humanitaires

« La vaccination du personnel de santé et de première ligne constitue une avancée significative dans la préparation à la riposte contre cette maladie », a dit le Dr Kazadi Mulombo, Représentant de l’OMS au Burundi. « Le vaccin s’est avéré très protecteur contre la maladie à virus Ebola lors d’un essai mené en 2015 en Guinée. En attendant que les autorités de réglementation compétentes se penchent dessus, le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE) de l’OMS a recommandé que le vaccin rVSV-ZEBOV soit utilisé au titre d’un protocole sur l’accès élargi et l’usage compassionnel pendant les flambées de maladie à virus Ebola liées à la souche Zaïre, telles que celle en cours en RDC. Au Burundi, nous allons l’utiliser pour des fins de prévention ».

La vaccination est l’une des nombreuses mesures de préparation que le Burundi a envisagées de mettre en place. L'OMS a déployé des experts pour soutenir ces activités et a formé 50 agents vaccination nationaux.

Aucun cas de la maladie à virus Ebola n’a été déclaré au Burundi, mais la préparation reste cruciale, a rappelé l’OMS.

L’agence onusienne a envoyé des porte-vaccins spéciaux et a mis à niveau la chaine de froid du Programme élargi de vaccination du ministère burundais de la santé, à travers l’installation de congélateurs supplémentaires adaptés à ce type de vaccin. La capacité des laboratoires locaux à analyser des échantillons prélevés sur des personnes soupçonnées d'être atteintes du virus Ebola a aussi été renforcée à travers la mise à niveau du laboratoire de l’Institut national de santé publique (INSPS).

L’OMS soutient également le gouvernement du Burundi dans l’engagement avec les communautés, la surveillance active à base communautaire, le renforcement des capacités de prévention et de contrôle des infections et de gestion des cas, ainsi que la diffusion des informations sur Ebola par le biais des médias de masse.