L'actualité mondiale Un regard humain

Les droits, langues et cultures des 370 millions d’autochtones toujours menacés (ONU)

Une femme de la communauté wayuu dans le département de La Guajira, en Colombie, pose près de son vélo devant son village. Les attaques contre les défenseurs des droits humains en Colombie n’ont pas épargné les peuples autochtones.
CINU Bogotá/Dagoberto Muñoz
Une femme de la communauté wayuu dans le département de La Guajira, en Colombie, pose près de son vélo devant son village. Les attaques contre les défenseurs des droits humains en Colombie n’ont pas épargné les peuples autochtones.

Les droits, langues et cultures des 370 millions d’autochtones toujours menacés (ONU)

Droits de l'homme

Les Nations Unies ont appelé vendredi à protéger les droits, les langues et les cultures des peuples autochtones et à les aider à choisir la voie de leur développement.

Le monde célèbre ce 9 août la Journée internationale des peuples autochtones, et par la même occasion, l’Année internationale des langues autochtones qu’a instauré l’Assemblée générale des Nations Unies.

Cette double célébration est l’occasion pour l’ONU d’attirer l’attention sur l’urgente nécessité de préserver, revitaliser et promouvoir les langues autochtones qui sont menacées de disparition.

Près de la moitié des quelque 6.700 langues recensées dans le monde sont menacées de disparition et beaucoup d’entre elles sont des langues autochtones.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rappelé l’importance de ces langues. « Elles sont inextricablement liées à notre culture, notre histoire et notre identité », a-t-il dit dans un message publié à l’occasion de la Journée. « À chaque fois qu’une langue disparaît, le monde voit se perdre tout un savoir traditionnel », a-t-il déploré.

« La disparition des langues autochtones constitue une véritable menace pour les communautés concernées et leur patrimoine unique, ainsi que pour notre diversité mondiale et notre potentiel créatif et novateur », a pour sa part mis en garde Audrey Azoulay, la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Par le biais de l’Année internationale des langues autochtones, l’UNESCO ambitionne de braquer les projecteurs sur ces problématiques capitales et de franchir les étapes vers une mobilisation mondiale pour les résoudre.

Les cultures autochtones peuvent contribuer aux ODD

Le monde compte actuellement environ 370 millions d’autochtones. Beaucoup sont encore privés de droits élémentaires, et continuent de voir leur mode de vie, leur culture et leur identité menacés par une discrimination systématique et l’exclusion.

« Une situation en contradiction avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et les 17 Objectifs de développement durable (ODD) qui promettent de ne laisser personne de côté d’ici 2030 », a dit António Guterres.

Les cultures autochtones possèdent pourtant d’innombrables connaissances cruciales pour la réalisation des ODD, rappelle l’UNESCO. « Et en particulier pour la sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité à l’échelle mondiale », souligne Audrey Azoulay.

L’agence onusienne s’efforce de préserver le patrimoine immatériel que représentent les compétences et les savoir-faire traditionnels ainsi qu’à sensibiliser à leur importance à travers des programmes tels que les Systèmes de savoirs locaux et autochtones (LINKS), qui aident les gouvernements à instaurer des interfaces cruciales entre les communautés scientifiques et autochtones.

Le Secrétaire général a appelé les États membres à inviter et aider les peuples autochtones à décider de leur développement au moyen de politiques inclusives, équitables et accessibles. « L’ONU est prête à soutenir toutes les initiatives visant à réaliser les droits et les aspirations des peuples autochtones », a-t-il rappelé.