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Méditerranée : l’OIM vient en aide aux migrants survivants d’un naufrage au large de la Tunisie

Migrants secourus en Méditerranée au large de la Sicile, en Italie (archives).
IOM/Francesco Malavolta (archive)
Migrants secourus en Méditerranée au large de la Sicile, en Italie (archives).

Méditerranée : l’OIM vient en aide aux migrants survivants d’un naufrage au large de la Tunisie

Migrants et réfugiés

Plus de 80 migrants sont portés disparus et présumés morts en mer après le naufrage cette semaine de leur embarcation au large des côtes tunisiennes, a indiqué vendredi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), confirmant l’annonce faite la veille par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

« Le jeudi 4 juillet, l’OIM a aidé quatre survivants de sexe masculin qui ont indiqué avoir embarqué lundi matin de Zwara, en Libye. L’un des hommes, un ressortissant ivoirien de 29 ans souffrant d’hypothermie, est décédé à l’hôpital jeudi matin », a déclaré Joel Millman, porte-parole de l’OIM lors d’un point de presse ce vendredi à Genève.

Le naufrage s’est produit mercredi soir au large de la ville de Zarzis. L’embarcation, avec plusieurs dizaines de migrants à son bord, était partie de Zouwara, en Libye, à destination de l’Europe.

« Les survivants ont informé le personnel de l’OIM que le bateau pneumatique transportant 86 personnes, dont quatre femmes et deux enfants, avait quitté Zwara vers six heures du matin, le lundi 1er juillet », a ajouté M. Millman. Quelques heures plus tard, l'embarcation a commencé à couler et à chavirer lors de la confusion et des mouvements effrénés des dizaines de personnes à bord.

Des pêcheurs tunisiens ont secouru quatre survivants, dont l’un est mort après avoir été hospitalisé. « Après 40 heures passées dans l’eau, les hommes ont été repérés par des pêcheurs qui ont alerté les garde-côtes tunisiens qui les ont conduits à Zarzis », a relaté le porte-parole de l’OIM.

Libye : 350 migrants toujours détenus dans le centre de Tajoura pris pour cible

Ce n’est pas la première tragédie de ce type cette année, avec des embarcations en provenance de Libye. Les 10 et 11 mai dernier, des sauvetages ont été effectués sur deux bateaux de fortune surchargés. Sur un bateau, 59 personnes ont été portées disparues et 16 ont été secourues. Sur le deuxième bateau, 69 ont été sauvés. Ces deux embarcations auraient quitté Zwara, en Libye, au même moment.

Selon l’OIM, cette année, 426 personnes se sont noyées alors qu’elles tentaient de traverser la route centrale de la Méditerranée, tandis que 3.750 personnes ont été renvoyées en détention systématique et arbitraire, où elles sont toujours en danger alors que les affrontements se poursuivent dans la capitale libyenne, Tripoli.

Sur l’ensemble des trois principales routes migratoires en mer Méditerranée, les décès enregistrés au cours des six mois de 2019 s’élèvent à 681 personnes, soit près de la moitié des 1.414 décès confirmés au cours de la même période en 2018. Mais cette dernière tragédie sur les côtes tunisiennes intervient alors que « la situation sécuritaire et humanitaire en Libye ne cesse de se détériorer », alerte l’OIM. L’agence onusienne a également revu à la hausse son bilan après la frappe aérienne qui a touché un centre de migrants à Tajoura, en banlieue de Tripoli, citant 53 victimes et 130 blessés.

Sur les plus de 600 migrants qui se trouvaient dans le centre, 17 nationalités seraient représentées dont la grande majorité sont d’origine africaine. « Selon nos équipes qui ont visité le site jeudi, quelques 350 migrants, dont une vingtaine de femmes et d’enfants, sont toujours détenus dans le centre », a précisé le porte-parole de l’OIM.