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A la conférence annuelle des bailleurs de fonds de l’UNRWA, le chef de l’ONU lance un appel à la générosité

Hanan Abu Asbeh, 15 ans de Cisjordanie (au micro), et Hatem Hamdouna, 14 ans, de Gaza, devant la Conférence des bailleurs de fonds de l'UNRWA à New York.
Photo : ONU/Manuel Elias
Hanan Abu Asbeh, 15 ans de Cisjordanie (au micro), et Hatem Hamdouna, 14 ans, de Gaza, devant la Conférence des bailleurs de fonds de l'UNRWA à New York.

A la conférence annuelle des bailleurs de fonds de l’UNRWA, le chef de l’ONU lance un appel à la générosité

Aide humanitaire

A la conférence annuelle des bailleurs de fonds de l’agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, mardi à New York, le Secrétaire général de l’ONU et la Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies ont lancé un appel à la générosité, soulignant que l’éducation de millions d’enfants était en jeu.

« Aujourd’hui, je demande humblement à tous les bailleurs de fonds de maintenir leur soutien à l’UNRWA au niveau de l’année dernière. Nous savons ce qui est en jeu : l’éducation pour un demi-million d’enfants ; 8 millions de visites médicales par an ; une assistance d'urgence pour 1,5 million de personnes », a déclaré le Secrétaire général António Guterres dans un discours.

Il a rappelé que l’an dernier, lors de la conférence des bailleurs de fonds de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le pire était à craindre mais que finalement de nombreux bailleurs de fonds ont octroyé l’argent permettant de faire fonctionner les écoles et les cliniques et de poursuivre les distributions de nourriture.

« L'UNRWA a maintenu ses opérations pendant près de la moitié de 2019 grâce aux généreuses contributions des États membres et d'autres entités. À la fin de ce mois, toutefois, l’UNRWA devra faire face à son premier déficit de financement, qui continuera de s’aggraver à moins que vous ne réagissiez rapidement », a déclaré M. Guterres à l'adresse des participants de la Conférence.

Il a souligné que l’UNRWA avait pris des mesures de réforme et de maîtrise des coûts et que ces cinq dernières années, elle avait économisé 500 millions de dollars grâce à ces mesures. Dans le même temps, elle a diversifié sa base de donateurs.

Malgré ces efforts, l’agence onusienne dépend toujours des États membres pour fournir la majeure partie des fonds.

« La poursuite des activités de l’UNRWA doit être considérée non seulement comme une responsabilité commune, mais également comme une réussite commune. Des millions d'enfants ont bénéficié d'une éducation grâce à l'UNRWA », a souligné M. Guterres.

Selon lui, les services de santé de l’UNRWA sont de bonne qualité et remarquablement rentables. Ses services d'urgence et sociaux répondent aux besoins fondamentaux de millions de personnes. Rien qu’à Gaza, un million de réfugiés de Palestine dépendent de l'agence onusienne pour se nourrir.

« Si nous sommes fiers de ces réalisations, nous devons les soutenir de manière concrète », a plaidé le Secrétaire général.

Deux adolescents palestiniens appellent à préserver l'éducation

Deux jeunes Palestiniens, Hanan Abu Asbeh, 15 ans, et Hatem Hamdouna, 14 ans, participaient à la Conférence cette année. Ils étaient là pour représenter les 536.000 élèves de l’UNRWA à Gaza et en Cisjordanie et pour témoigner de l’importance de préserver l’éducation pour les réfugiés.

La Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies, Maria Fernanda Espinosa, a également rappelé que l’année dernière, l’UNRWA a réussi à combler un déficit de 446 millions de dollars grâce à la générosité des États membres et à des mesures de réduction des coûts de 90 millions de dollars. « L’Office continue d’entreprendre des réformes pour améliorer son efficacité », a-t-elle souligné.

Dans ce contexte, elle a appelé les Etats membres à tenir compte de deux choses : « Premièrement, quelles seraient les conséquences de la cessation des activités de l’UNRWA pour un demi-million de filles et de garçons, pour 5,4 millions de réfugiés, pour la région au sens large et pour le monde ? Et deuxièmement, avons-nous, en tant que communauté internationale, suffisamment fait pour honorer l'esprit des résolutions antérieures de l'Assemblée générale » concernant ces réfugiés ? », a-t-elle souligné.

« Ce n'est pas une affaire de charité. Il en va de la responsabilité, du respect de la dignité humaine et des droits de la personne. Il s’agit de tenir la promesse que nous avons faite dans le cadre du Programme (de développement durable) à l'horizon 2030 de ne laisser personne de côté. Il s’agit de solidarité avec nos frères et sœurs palestiniens », a-t-elle conclu.

A l'issue de la conférence, le Commissaire général de l'UNRWA, Pierre Krähenbühl, a annoncé que les bailleurs de fonds avaient promis plus de 110 millions de dollars.