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Le Conseil de sécurité adopte sa première résolution sur la protection des personnes handicapées dans les conflits

Wafika, 35 ans, et Taha, 25 ans, sont nés avec une paralysie cérébrale. Originaires de Damas, ils ont fuit la guerre en Syrie en 2013 et on trouvé refuge en Egypte
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Wafika, 35 ans, et Taha, 25 ans, sont nés avec une paralysie cérébrale. Originaires de Damas, ils ont fuit la guerre en Syrie en 2013 et on trouvé refuge en Egypte

Le Conseil de sécurité adopte sa première résolution sur la protection des personnes handicapées dans les conflits

Paix et sécurité

À l’initiative de la Pologne et du Royaume-Uni, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté jeudi, à l’unanimité, sa toute première résolution sur la protection des personnes handicapées en période de conflit armé.

Dans le préambule de la résolution 2475 (2019), le Conseil de sécurité se déclare gravement préoccupé par les conséquences « disproportionnées » des conflits armés sur les personnes handicapées, qui sont délaissées, soumises à des violences et privées de l’accès aux services de base.

Le Conseil rappelle la Convention relative aux droits des personnes handicapées, mais aussi les initiatives internationales en cours, comme la stratégie des Nations Unies pour l’inclusion des personnes handicapées et les directives sur l’inclusion des personnes handicapées dans l’action humanitaire.

Il prend acte de la Charte pour l’inclusion des personnes handicapées dans l’action humanitaire et insiste sur l’utilité d’offrir en temps voulu aux civils handicapés, touchés par les conflits armés une assistance « durable, adaptée, inclusive et accessible », y compris un appui à la réintégration et à la réadaptation et un soutien psychosocial, afin de répondre efficacement aux besoins qui leur sont propres, en particulier ceux des femmes et des enfants handicapés.

Les États membres sont exhortés à faire en sorte que les personnes handicapées, y compris les organisations qui les représentent, soient véritablement associées à l’action humanitaire, à la prévention et au règlement des conflits et aux activités de réconciliation, de reconstruction et de consolidation de la paix, et à consulter les spécialistes de la prise en compte de la question du handicap.

Le Conseil lui-même exprime son intention d’inviter des personnes handicapées, y compris des membres des organisations qui les représentent, à lui présenter des exposés sur les thèmes et zones géographiques qui l’intéressent et à envisager d’ajouter au programme de ses missions la tenue de débats interactifs avec des personnes handicapées et les organisations locales qui les représentent.

La résolution, a expliqué la Pologne, répond à trois objectifs : mieux faire connaître les droits et les besoins particuliers des personnes handicapées au personnel des Nations Unies chargé du maintien et de la consolidation de la paix; disposer en temps voulu de données et d’informations concernant les effets des conflits armés sur les personnes handicapées; et les associer véritablement à l’action humanitaire, à la prévention et au règlement des conflits et aux activités de réconciliation, de reconstruction et de consolidation de la paix.

Alors que 15% de la population mondiale vit avec un handicap, « nous devons et nous pouvons collectivement » faire plus pour défendre les droits des personnes en situation de handicap, garantir la prise en compte de leurs besoins spécifiques de protection et lutter contre les discriminations, en particulier dans le cadre des conflits armés, a dit la France.

La Russie et la Chine ont émis des réserves sur un texte dont toute une série de dispositions « échappent » au mandat du Conseil de sécurité. Ce dernier, a prévenu la Chine, ne devrait pas reproduire ou remplacer le travail des organes des Nations Unies chargés des questions humanitaires.