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A un symposium à Rome, la FAO appelle à transformer nos systèmes alimentaires

Des enfants de l'école primaire Ban Bor, du district de Xay, en République démocratique populaire lao arrosent un potager. Mai 2019.
FAO/Manan Vatsyayana
Des enfants de l'école primaire Ban Bor, du district de Xay, en République démocratique populaire lao arrosent un potager. Mai 2019.

A un symposium à Rome, la FAO appelle à transformer nos systèmes alimentaires

Développement économique

« Les futurs systèmes alimentaires devront être en mesure de fournir une nourriture saine et de qualité, tout en préservant l’environnement », a déclaré José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, à l’ouverture du Symposium international sur l’avenir de l’alimentation qui se tient à Rome les 10 et 11 juin 2019.

Le chef de la FAO a appelé à une transformation des systèmes alimentaires afin d'améliorer les régimes alimentaires des populations. « Nous devons modifier notre approche. Il ne s'agit plus seulement de produire plus de nourriture mais de produire plus de nourriture saine », a précisé M. Graziano da Silva.

Le Symposium international réunit des universitaires, des chercheurs, des décideurs politiques, des représentants de la société civile et du secteur privé, ainsi que des parlementaires et des représentants d'agences gouvernementales.

La faim n'est plus le seul problème de nutrition auquel est confrontée l'humanité

Actuellement, plus de deux milliards d'adultes âgés de plus de 18 ans sont en surpoids et plus de 670 millions d'entre eux sont obèses. De plus, la hausse de la prévalence de l'obésité entre 2000 et 2016 a été plus rapide que celle du surpoids pour tous les groupes d'âge. A noter également que près de 2 milliards de personnes souffrent de carences en micronutriments.

Selon certaines projections, le nombre de personnes obèses à travers le monde devrait bientôt dépasser le nombre de personnes souffrant de la faim, qui s'élève actuellement à 820 millions.

L'urbanisation rapide compte parmi les facteurs sous-jacents contribuant à la pandémie mondiale d'obésité et aux carences en micronutriments.

L'un des principaux facteurs est la consommation élevée d'aliments hautement transformés, ces derniers se basant principalement sur des ingrédients artificiels. Ces ingrédients contiennent des niveaux élevés de graisses saturés, de sucres raffinés, de sel et d'additifs chimiques.

Un régime sain peut aider à réduire les risques de toute une série d'affections chroniques liées à l'obésité.
Banque mondiale/Maria Fleischmann
Un régime sain peut aider à réduire les risques de toute une série d'affections chroniques liées à l'obésité.

Améliorer les régimes alimentaires des populations

Le Directeur général de la FAO a proposé quatre mesures capables d'améliorer les régimes alimentaires des populations.

Tout d'abord, les pays doivent mettre en place des politiques et lois publiques , avec des incitations adaptées, visant à protéger des régimes alimentaires sains et à encourager le secteur privé à produire une nourriture plus saine.  Par exemple, mettre en place des taxes sur les produits alimentaires mauvais pour la santé, des étiquetages alimentaires plus faciles à comprendre et plus complets et des restrictions au niveau de la publicité des aliments, en particulier celles destinées aux enfants.

Les gouvernements devraient également promouvoir la consommation de nourriture fraîche et locale, en créant des circuits locaux de production et de consommation alimentaire. Cela implique d'améliorer l'accès à la nourriture fraîche et locale, ainsi que sa promotion.

Enfin, les accords commerciaux internationaux doivent être conçus en vue d’influencer les systèmes alimentaires de manière positive car la nourriture hautement transformée tend à être privilégiée dans le cadre de ces accords internationaux.

« Malheureusement, ce n'est pas parce que la nourriture est sûre qu'elle est bonne pour la santé. Le commerce doit trouver des moyens de faire parvenir de la nourriture saine jusque dans nos assiettes », a précisé M. Graziano da Silva. « La transformation de nos systèmes alimentaires commence avec des sols sains, des semences saines et des pratiques agricoles durables. Le système alimentaire dans son ensemble doit être revu ».

Le chef de la FAO a également souligné le besoin de cultiver tout en préservant l'environnement.

Il a noté que les modèles agricoles inspirés de la Révolution verte ne sont plus durables car les systèmes agricoles nécessitant beaucoup d'intrants et de ressources ont permis d'augmenter la production alimentaire mais en faisant payer un lourd tribut à l'environnement; entraînant la déforestation, des pénuries en eau, l'épuisement des sols et des niveaux élevés de gaz à effet de serre.

Le Directeur général de la FAO a également salué le rôle des recherches universitaires dans la transformation de nos systèmes alimentaires. « Nous tirons profit de votre travail et nous avons besoin de vos conseils sur la marche à suivre à l'avenir », a indiqué le Directeur général aux participants du Symposium.