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Hausse des prix alimentaires malgré des perspectives plutôt faibles pour le maïs (FAO)

Des stocks de maïs en Zambie. Photo : FAO / Alberto Conti
Photo : FAO / Alberto Conti
Des stocks de maïs en Zambie. Photo : FAO / Alberto Conti

Hausse des prix alimentaires malgré des perspectives plutôt faibles pour le maïs (FAO)

Développement économique

Les prix du fromage, de la viande porcine et du maïs remontent, tandis que ceux du sucre, de l’huile de palme et de la viande bovine baissent, selon l’Indice FAO des prix des produits alimentaires rendu public ce jeudi.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les prix mondiaux des produits alimentaires ont augmenté pour le cinquième mois d’affilée, en mai, suite à la hausse des prix du fromage et du maïs. Une situation qui s’explique par de mauvaises conditions météorologiques.

Cette hausse est beaucoup plus importante pour les produits laitiers avec des prix qui ont augmenté de 5,2% en avril, atteignant quasiment son niveau le plus élevé en l’espace de cinq ans. Ce sont les prix du fromage qui ont favorisé cette tendance à la hausse. Un rebond qui n’est pas étranger par une forte demande en importations face à des disponibilités à l’exportation plutôt restreintes en raison de la vague de sécheresse qui a frappé la région océanique.

Le prix du sucre, quant à lui, a baissé de 3,2% le mois dernier, tandis que des perspectives prévoyant une hausse de la production en Inde, le plus grand producteur au monde, ont permis de compenser une baisse annuelle de la production de sucre  au Brésil de 17% .

La faiblesse des prix mondiaux de l’énergie, qui a eu pour effet de réduire la demande en canne à sucre pour produire des biocarburants, a également eu un impact négatif sur les prix du sucre.

L’Indice FAO des prix des huiles végétales a baissé d’1,1%, tandis que les valeurs de l’huile de palme ont chuté face à l’abondance des stocks mondiaux dans les principaux pays exportateurs. Les prix de l’huile de soja, de tournesol et de colza ont légèrement augmenté.

 Un élevage de porcs.
©FAO/Sue Price
Un élevage de porcs.

Forte demande de la viande porcine en Asie de l’Est

Le marché de la viande a légèrement augmenté en mai. Mais ce sont les cotations des prix de la viande porcine qui ont plutôt continué d’augmenter face à une forte demande d’importations en provenance d’Asie de l’Est, où la peste porcine africaine a décimé l’ensemble de la production. Toutefois les prix de la viande bovine ont diminué , « une situation qui se traduit notamment par de larges stocks disponibles à l’exportation au niveau international », fait valoir la FAO.

En outre, les prix des céréales ont augmenté d’1,4%, une situation entièrement due à une soudaine hausse des cotations de prix pour le maïs et à des perspectives faisant état d’une baisse de la production aux Etats-Unis, où les plantations de cultures ont ralenti en raison d’importantes inondations. Dans le même temps, les prix du blé ont, eux, chuté, tandis que ceux du riz sont restés globalement stables.

Par ailleurs, les dernières prévisions de la FAO pour la production mondiale de céréales en 2019 indiquent une hausse d’1,2% par rapport à l’année précédente pour atteindre 2.685 millions de tonnes, soit des prévisions revues à la baisse par rapport à celles de mai lorsque la production mondiale de céréales était appelée à augmenter de 2,7%.

Cette augmentation d’une année sur l’autre de la production mondiale céréalière reflète un développement de la production de blé et d’orge, tandis que le niveau de la production mondiale de riz devrait être plus ou moins proche du niveau record enregistré l’année dernière. 

Des perspectives médiocres pour le maïs

La production mondiale de maïs est néanmoins, appelée à chuter, avec notamment la production américaine qui devrait baisser de 10% par rapport à l’année dernière en raison de plantations réduites, en raison de mauvaises conditions météorologiques. 

L’utilisation mondiale de céréales pour l’année à venir devrait atteindre les 2.707 millions de tonnes, en baisse par rapport aux prévisions établies en mai mais toujours en hausse d’1% par rapport à la saison 2018/2019. L’utilisation mondiale de riz devrait atteindre 518 millions de tonnes, soit une hausse d’1,4% sur l’année, tandis que l’utilisation de blé devrait augmenter d’1,2% pour finalement atteindre les 755 millions de tonnes.

En se basant sur ces nouvelles estimations pour la production et l’utilisation, la FAO estime que les stocks mondiaux de céréales pourraient baisser de près de 3% lors de la prochaine saison, atteignant les 830 millions de tonnes, soit leur plus bas niveau en l’espace de quatre ans. Cette baisse devrait avoir pour effet de faire baisser de 30% le rapport mondial stock-utilisation de céréales, qui, néanmoins, devrait toujours proposer un niveau d’approvisionnement suffisant.

De façon générale, le commerce mondial devrait augmenter pour atteindre les 414 millions de tonnes, soit en hausse d’1,4% par rapport au niveau estimé l’année précédente, une situation qui s’explique par un important rebond du commerce de blé, et ce, grâce à une forte demande d’importations en provenance de plusieurs pays d’Afrique et d’Asie. « Enfin, à cela s’ajoutent des prévisions faisant état de larges quantités disponibles à l’exportation dans la région de la Mer Noire et dans l’Union européenne », conclut le Bulletin sur l’offre et la demande de céréales de la FAO.