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Régions anglophones au Cameroun : l’envoyé de l’ONU en Afrique centrale appelle à un dialogue inclusif

François Louncény Fall, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique centrale, devant le Conseil de sécurité (photo d'archives).
Photo : ONU/Manuel Elias
François Louncény Fall, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique centrale, devant le Conseil de sécurité (photo d'archives).

Régions anglophones au Cameroun : l’envoyé de l’ONU en Afrique centrale appelle à un dialogue inclusif

Paix et sécurité

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Afrique centrale, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour cette région, François Louncény Fall, a encouragé mardi les autorités camerounaises à conduire un dialogue inclusif afin de trouver une solution durable à la crise dans les régions anglophones du Cameroun.

« Conduire un dialogue inclusif est le meilleur moyen de préserver la stabilité du pays, stabilité qui est vitale pour la sous-région. J’encourage les autorités camerounaises à poursuivre leurs efforts de dialogue et à faire avancer le processus de décentralisation », a dit M. Louncény Fall devant les membres du Conseil.

Il a noté avec satisfaction que le 9 mai, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a annoncé que le Président Paul Biya était prêt à s’engager dans le dialogue sur toutes les questions, sauf celles touchant à la ‘séparation’ et la ‘sécession’, afin de trouver une solution durable à la crise. « Ceci est un pas dans la bonne direction », a déclaré l’envoyé de l’ONU.

Il a toutefois noté que « malgré ces avancées positives, la situation sur le terrain continue de se détériorer avec des affrontements fréquents entre les groupes armés sécessionnistes et les forces de défense et de sécurité nationales ».

Boko Haram reste une menace

L’envoyé de l’ONU a par ailleurs souligné que le groupe extrémiste Boko Haram a intensifié ses attaques sur le Cameroun et le Tchad depuis fin 2018 et qu’il représente toujours une menace sécuritaire pour l’Afrique centrale et au-delà.

« Cette situation impose le renforcement de la coopération et un meilleur partage d’expériences et des leçons apprises entre les pays affectés et la Force multinationale mixte, ainsi qu’une assistance internationale plus soutenue et plus importante pour vaincre Boko Haram, répondre aux besoins humanitaires des populations affectées, et s’attaquer aux causes profondes du conflit », a-t-il ajouté, appelant les Etats concernés à intensifier leurs efforts pour la mise en œuvre, au niveau national, de la Stratégie régionale en faveur de la stabilisation, du redressement et de la résilience des zones du bassin du lac Tchad touchées par Boko Haram.

S’agissant de la République centrafricaine, François Louncény Fall a noté que même si la mise en œuvre de l’accord de paix soulève plusieurs défis, cet accord « reste un instrument efficace pour contribuer à l’instauration d’une paix durable dans le pays ». Selon lui, il est crucial que la sous-région et les Etats membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) jouent leur rôle en vue de la réussite de l’accord.

Par ailleurs, l’envoyé de l’ONU a souligné que le groupe rebelle l’Armée de résistance du seigneur (LRA) constitue toujours une menace à la paix et à la sécurité en Afrique centrale, en particulier en République centrafricaine et en République démocratique du Congo.

Il a encouragé les gouvernements de la sous-région, ainsi que les membres du Conseil de sécurité, à appuyer les efforts de la Commission de l’Union africaine dans la mise en place de mécanismes de sécurité alternatifs pour l’élimination de la LRA, dans le cadre de la coopération régionale et la Force africaine en attente.