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Face à la pollution de l'air qui tue une personne toutes les 5 secondes, l'ONU appelle à agir

Les émissions des véhicules, les générateurs diesel, la combustion de la biomasse et les déchets ont tous contribué à la mauvaise qualité de l'air dans la Lagune de Lagos au Nigeria. (Archive 2016)
© UNICEF/Bindra
Les émissions des véhicules, les générateurs diesel, la combustion de la biomasse et les déchets ont tous contribué à la mauvaise qualité de l'air dans la Lagune de Lagos au Nigeria. (Archive 2016)

Face à la pollution de l'air qui tue une personne toutes les 5 secondes, l'ONU appelle à agir

Santé

Les Etats doivent prendre des mesures énergiques pour lutter contre la pollution atmosphérique, améliorer la santé, lutter contre le changement climatique et s'acquitter de leurs obligations en matière de droits de l'homme, a exhorté lundi un expert indépendant des Nations Unies, à l’avant-veille de la Journée mondiale de l'environnement, le 5 juin.

« La pollution atmosphérique est un tueur silencieux, invisible et prolifique, responsable de la mort prématurée de 7 millions de personnes chaque année, et touche de manière disproportionnée les femmes, les enfants et les communautés pauvres », a déclaré le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme et l'environnement, David Boyd, dans un communiqué de presse.

« Ne pas assurer un air pur constitue une violation des droits à la vie, à la santé et au bien-être, ainsi que du droit de vivre dans un environnement sain. Les États doivent prendre des mesures urgentes pour améliorer la qualité de l'air afin de remplir leurs obligations en matière de droits humains », a ajouté M. Boyd.

Selon l'expert, l'air pur est une composante essentielle du droit à un environnement sain, au même titre que l'eau propre et un assainissement adéquat, des aliments sains et produits de manière durable, un environnement non toxique, une biodiversité saine et un climat sûr.

« Le droit à un environnement sain est fondamental pour le bien-être humain et est reconnu par plus de 150 États aux niveaux national et régional. Il devrait être réaffirmé à l'échelle mondiale pour assurer l'exercice de ce droit par tous, partout dans le monde, tout en respectant les principes d'universalité et de non-discrimination des droits de l'homme », a dit l’expert.

Un garçon attendant son bus à Ulaanbaatar, en Mongolie, où la pollution de l'air est à un niveau dangereusement élevé.
Photo UNICEF/Mungunkhishig Batbaatar
Un garçon attendant son bus à Ulaanbaatar, en Mongolie, où la pollution de l'air est à un niveau dangereusement élevé.

Une réduction drastique de la pollution est possible 

M. Boyd a indiqué qu’il existe de nombreuses réussites en matière de réduction drastique de la pollution atmosphérique à travers le monde, y compris en Chine. « Elles prouvent que la pollution de l'air est un problème évitable », a affirmé le Rapporteur.

Il a réitéré les sept étapes clés, publiées dans son récent rapport au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, que les États doivent prendre, y compris la surveillance de la qualité de l’air et ses effets sur la santé humaine ; l’évaluation des sources de pollution atmosphérique ; la sensibilisation du public ; l’établissement et la mise en œuvre de règlements et de programmes d’action pour la qualité de l'air.

Dans un message vidéo diffusé pour la Journée, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré qu'en plus de faire des millions de victimes chaque année et de nuire au développement des enfants, de nombreux polluants atmosphériques provoquent également le réchauffement climatique.

M.  Guterres a affirmé que le changement climatique « menace notre existence même » et a exhorté la communauté internationale à « taxer la pollution et non les populations,  cesser de subventionner les combustibles fossiles, et arrêter de construire de nouvelles centrales à charbon ».

Journée mondiale de l'environnement 2019

Combattre la pollution de l'air

Le thème retenu pour la Journée mondiale de l’environnement 2019 est « La pollution de l'air », devenue désormais un problème mondial majeur. Neuf personnes sur dix respirent de l'air pollué aujourd’hui à travers la planète.

Le thème invite tout le monde à réfléchir à la manière dont on peut changer son quotidien afin de réduire la pollution atmosphérique que nous produisons (et respirons !) et donc de contrecarrer notre contribution au réchauffement de la planète et ses effets sur notre santé.

World Environment Day 2019 - #BeatAirPollution - French

Quelles sont donc les principales sources de la pollution de l'air ?

L’ONU souligne que nous sommes confrontés à une véritable crise qui demande des actions rapides et radicales.

Pour ce faire il est indispensable de comprendre les différents types de polluants et leur incidence sur la santé et l’environnement afin de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la qualité de l’air.

  • Agriculture : L'agriculture a deux sources principales de pollution atmosphérique: le bétail, qui produit du méthane et de l'ammoniac, et la combustion des déchets agricoles. Environ 24% de tous les gaz à effet de serre émis dans le monde proviennent de l’agriculture, de la foresterie et d’autres utilisations des sols.
  • Activités domestiques : En utilisant des produits phytosanitaires, des peintures, des produits ménagers, et même en cuisinant nous émettons tous des polluants atmosphériques. En effet, la principale source de pollution atmosphérique domestique est la combustion à l'intérieur de combustibles fossiles, de bois et d'autres combustibles à base de biomasse pour cuisiner, chauffer et éclairer les maisons. Environ 3,8 millions de décès prématurés  sont causés chaque année par la pollution de l'air intérieur, la grande majorité d'entre eux dans les pays en développement.
  • Installations industrielles : Dans de nombreux pays, la production d'énergie est l'une des principales sources de pollution atmosphérique. Les centrales électriques au charbon y contribuent largement, tandis que les générateurs diesel sont une préoccupation croissante dans les zones hors réseau.
  • Transports : Le secteur mondial des transports représente environ un quart des émissions de dioxyde de carbone liées à l'énergie et cette proportion ne fait qu’augmenter. Les émissions des transports ont été associées à près de 400 000 décès prématurés.
  • Déchets : La combustion des déchets à ciel ouvert et les déchets organiques dans les décharges rejettent dans l'atmosphère des dioxines, des furannes, du méthane et du carbone noir nocifs. À l'échelle mondiale, environ 40% des déchets sont brûlés à ciel ouvert.
  • Autres sources : Toute la pollution atmosphérique ne provient pas de l'activité humaine. Les éruptions volcaniques, les tempêtes de poussière et autres processus naturels posent également des problèmes. Les tempêtes de sable et de poussière sont particulièrement préoccupantes.