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L’OMS supprime le « trouble de l’identité de genre » de sa liste de maladies, une victoire pour les transgenres

Les personnes transgenres sont confrontées à des discriminations qui créent des obstacles à leur accès aux soins de santé, rappelle l'Organisation mondiale de la santé.
Photo OMS Twitter
Les personnes transgenres sont confrontées à des discriminations qui créent des obstacles à leur accès aux soins de santé, rappelle l'Organisation mondiale de la santé.

L’OMS supprime le « trouble de l’identité de genre » de sa liste de maladies, une victoire pour les transgenres

Droits de l'homme

Pour refléter les avancées scientifiques et médicales, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a supprimé le « trouble de l’identité de genre » de son manuel officiel de diagnostics, une décision considérée comme une victoire majeure pour les droits des transgenres.

La mise à jour de la Classification internationale des maladies (CIM-11) a reclassifié l’identification comme transgenre en termes de sexualité et non de « trouble mental ».

La Coordonnatrice du Département de la santé reproductive et de la recherche de l’OMS, Lale Say, a expliqué que cette reclassification est due au fait que l’agence est désormais « mieux à même de comprendre qu’il ne s’agit pas d’un problème de santé mentale ».

Le 25 mai, l'OMS a approuvé une résolution visant à supprimer le « trouble de l'identité de genre » de la CIM-11 et a créé un nouveau chapitre consacré à la santé sexuelle.

La reclassification « réduira la stigmatisation » tout en garantissant « l'accès aux interventions de santé nécessaires », selon Mme Say. Cela permettra également de réduire la discrimination, un obstacle majeur à l’accès aux services de prévention, au dépistage du VIH, au traitement et aux soins.

Une avancée majeure

« Nous nous attendons à ce que cette reclassification ait un impact très positif sur la perception erronée selon laquelle certaines formes de diversité de genre sont des pathologies, ou une maladie, et cela facilitera l'accès à de meilleurs soins de santé », ont déclaré Victor Madrigal-Borloz, Expert indépendant sur la protection contre la violence et discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre, et Dainius Pras, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé.

Les deux experts de l'ONU se sont félicités de cette « avancée majeure » et ont appelé les États à « revoir leurs classifications médicales et à adopter des mesures énergiques et proactives » pour éliminer la stigmatisation sociale associée à la diversité de genre.

Le fait de nier l'existence de cette diversité « entraîne de la violence, y compris ce qu'on appelle le ‘viol correctif’ et la ‘thérapie de conversion’, ainsi que des procédures et traitements forcés, coercitifs ou involontaires visant à ‘normaliser’ l'attirance sexuelle ou le corps humain ».

« Il est temps que le monde reconnaisse et célèbre la riche diversité de la nature humaine », ont-ils conclu.