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El Niño de forte intensité : un scénario peu plausible cette année, selon l’OMM

Tuvalu est un archipel de neuf atolls dans le sud de l'océan Pacifique. La hauteur moyenne des îles est inférieure à 2 mètres au-dessus du niveau de la mer ce qui les rend particulièrement vulnérables aux effets du réchauffement climatique.
PNUD Tuvalu/Aurélia Rusek
Tuvalu est un archipel de neuf atolls dans le sud de l'océan Pacifique. La hauteur moyenne des îles est inférieure à 2 mètres au-dessus du niveau de la mer ce qui les rend particulièrement vulnérables aux effets du réchauffement climatique.

El Niño de forte intensité : un scénario peu plausible cette année, selon l’OMM

Climat et environnement

La probabilité qu’un épisode El Niño de forte intensité se développe en 2019 est faible d’après un bulletin Info-Niño/Niña établi par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en se fondant sur les prévisions de modèles et l’avis d’experts du monde entier.

« D’avril à début mai 2019, les températures de surface de la mer dans le Pacifique tropical ont correspondu à un quasi-phénomène El Niño ou à un phénomène de faible intensité », a précisé dans un communiqué l’OMM relevant toutefois que des situations atmosphériques apparentées à El Niño ont également été observées.

Mais l’agence onusienne basée à Genève note que « la prudence » doit être pourtant « de mise lorsque l’on examine les prévisions établies à cette période de l’année, qui sont incertaines au-delà de juillet ou août ».

Reste que selon leurs prévisions, les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique tropical devraient être supérieures à la normale d’environ 0,5 à 0,9 degré Celsius pour la période allant de juin à août 2019.

Même si les paramètres océaniques demeurent à des niveaux correspondant à une anomalie El Niño ces prochains mois, la probabilité d’occurrence d’un épisode de forte intensité au cours de cette période est faible.

Selon l’OMM, malgré une hausse de la température de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique tropical d’au moins 1,5 degré Celsius par rapport à la normale, l’apparition d’un épisode La Niña est extrêmement improbable.

Même de faible intensité, El Niño entraîne une hausse des températures

Compte tenu des conditions actuelles et des résultats des modèles, la probabilité qu’un épisode El Niño se manifeste entre juin et août 2019 est estimée entre 60% et 65% et tombe à 50% à partir de septembre 2019. « La température de l’océan devrait rester comparable à son niveau actuel de juin à août, mais elle pourrait diminuer entre septembre et novembre », souligne l’OMM.

Par ailleurs, le phénomène El Niño/Oscillation australe (ENSO) exerce une grande influence sur les conditions météorologiques et climatiques dans de nombreuses régions du monde. Il est lié à des aléas tels que de fortes pluies, des inondations et des sécheresses et a aussi une incidence sur les températures mondiales. Donc même lorsqu’il est de faible intensité, il entraîne une hausse des températures.

Ainsi, c’est en raison d’un épisode El Niño de forte intensité en 2015/16 et des changements climatiques à long terme que 2016 a battu le record de l’année la plus chaude. Le changement climatique est un facteur d’augmentation des températures de l’air et de la surface de la mer et du contenu thermique des océans.

De plus, l’anomalie positive affichée par les températures de surface de la mer dans de larges zones du globe devrait donc se traduire en juin, juillet et août par des températures supérieures à la normale à la surface des terres, en particulier sous les tropiques.

Les effets du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique joue également un rôle dans la hausse des températures de surface de la mer et des températures de l’air, d’après un bulletin saisonnier de l’OMM sur le climat publié parallèlement au bulletin Info-Niño/Niña.

Cependant, il faut s’attendre à certaines des anomalies de précipitations saisonnières à grande échelle prévues au-dessus des terres émergées et qui sont caractéristiques du phénomène El Niño. L’OMM rappelle ainsi la probabilité d’un déficit pluviométrique dans une bonne partie de l’archipel indonésien, en Amérique centrale et dans les Caraïbes, et d’une pluviosité supérieure à la normale dans une partie du sud-est de l’Amérique du Sud, d’après le bulletin saisonnier de l’OMM sur le climat, publié à titre d’essai sous forme de produit préopérationnel.

Plus largement, l’agence onusienne rappelle que les phénomènes El Niño et La Niña ne sont pas les seuls facteurs qui déterminent les régimes climatiques à l’échelle du globe. En outre, il n’y a pas nécessairement de corrélation directe entre l’intensité d’un phénomène El Niño/Oscillation australe (ENSO) et l’ampleur de ses incidences.