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A Oslo, 363 millions de dollars promis pour la lutte contre la violence sexuelle dans les crises humanitaires

La conférence sur la lutte contre la violence sexuelle et sexiste dans les crises humanitaires s'est tenue les 23 et 24 mai 2019 à Oslo, en Norvège,
OCHA
La conférence sur la lutte contre la violence sexuelle et sexiste dans les crises humanitaires s'est tenue les 23 et 24 mai 2019 à Oslo, en Norvège,

A Oslo, 363 millions de dollars promis pour la lutte contre la violence sexuelle dans les crises humanitaires

Femmes

Lors d’une conférence à Oslo, en Norvège, sur la lutte contre la violence sexuelle et sexiste dans les crises humanitaires, 21 bailleurs de fonds ont promis vendredi un total de 363 millions de dollars pour la riposte et la prévention de ce fléau en 2019, 2020 et au-delà.

Cette somme inclut 226,2 millions de dollars rien que pour l’année 2019, a précisé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

L’agent est destiné aux Nations Unies, au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et à des organisations non-gouvernementales, dont des associations de femmes impliquées dans la riposte et la prévention.

La conférence était organisée conjointement par les gouvernements de la Norvège, de l’Iraq, de la Somalie et des Emirats arabes unis avec l’ONU et le CICR.

Dans un communiqué conjoint, les organisateurs ont rappelé que « ces violences, dévastatrices pour les personnes et les communautés affectées, ne sont pas une fatalité et peuvent être évitées ». Ils ont appelé à agir ensemble pour mettre un terme à la violence sexuelle et sexiste dans les crises humanitaires.

Des délégations de haut niveau de 90 pays, des hauts responsables de l’ONU, le médecin et lauréat du prix Nobel de la paix Denis Mukwege ainsi que de nombreux représentants de la société civile ont participé à cette conférence pour mobiliser un soutien politique et financier.

Une Casque bleue à une exposition à Juba, au Soudan du Sud, sur la violence sexuelle et sexiste.
Photo MINUSS/Nektarios Markogiannis
Une Casque bleue à une exposition à Juba, au Soudan du Sud, sur la violence sexuelle et sexiste.

Une femme sur trois victime de violences sexuelles ou sexistes

Une femme sur trois est victime de violences sexuelles ou sexistes au cours de sa vie. Les hommes et les garçons sont aussi touchés par ce fléau. Le risque de violences sexuelles et sexistes est particulièrement élevé dans les crises humanitaires provoquées par des conflits armés ou des catastrophes naturelles.

Bien qu’ils soient d’une importance capitale, les efforts de protection contre cette forme de violence restent largement sous-financés et représentent moins de 1% des fonds alloués à l’aide humanitaire.

« Des actes de violence sexuelle et sexiste sont commis partout dans le monde contre des femmes et des filles, mais aussi des hommes et des garçons. Les victimes de crises humanitaires sont particulièrement vulnérables. Nous sommes réunis aujourd’hui pour appeler à davantage de soutien politique et financier. Il faut renforcer la réponse opérationnelle à ce problème humanitaire majeur, qui est trop souvent ignoré et sous-financé. L’impunité doit cesser », a déclaré la ministre norvégienne des Affaires étrangères Ine Eriksen Soreide.

La Norvège a annoncé 114 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour cette cause et a encouragé les autres gouvernements à en faire autant.

Longtemps considérée comme un effet secondaire de la guerre, la violence sexuelle et sexiste dans les situations de conflit est désormais reconnue comme une arme et un crime. Pourtant, des actes de violence sexuelle continuent d’être perpétrés dans le monde entier et sont rarement signalés pour différentes raisons : peur des représailles ou de la stigmatisation, manque de fournisseurs de services dignes de confiance ou difficulté à y accéder, et impunité des auteurs.

Les survivant-e-s sont souvent rejeté-e-s par la société, ce qui les rend plus vulnérables à de nouveaux abus et à l’exploitation.

« La violence sexuelle et sexiste n’est plus une horreur cachée. Elle sévit aujourd’hui au vu et au su de tous, et il n'y a aucune excuse pour rester inactif face à ce phénomène odieux, si fréquent dans les situations de crise humanitaire », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies, Mark Lowcock.