L'actualité mondiale Un regard humain

Les civils constituent toujours la grande majorité des victimes dans les conflits (ONU)

La Mission de maintien de la paix de l'ONU en Sierra Leone fut la première à être explicitement mandatée de protéger les civils il y a 20 ans (photo archives)
Photo : ONU/Eric Kanalstein
La Mission de maintien de la paix de l'ONU en Sierra Leone fut la première à être explicitement mandatée de protéger les civils il y a 20 ans (photo archives)

Les civils constituent toujours la grande majorité des victimes dans les conflits (ONU)

Paix et sécurité

Le chef de l’ONU a salué le renforcement du cadre normatif du droit international humanitaire mais a déploré le fait que le respect de ce dernier se soit dégradé.

Soixante-dix ans après l’adoption des conventions de Genève et 20 ans après l’inscription pour la première fois par le Conseil de sécurité de la protection des civils dans le mandat d'une mission de maintien de la paix, la Mission des Nations Unies au Sierra Leone (UNAMSIL), des progrès ont été enregistrés, a dit jeudi le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors d’un débat au Conseil de sécurité.

« Une culture de la protection s’est enracinée au Conseil de sécurité et dans l’ensemble des Nations Unies », s’est-il félicité, citant plusieurs réussites à l’actif du multilatéralisme.

Au Soudan du Sud, près de 200.000 personnes déplacées à l'intérieur du pays sont accueillies actuellement sur des sites de protection des civils. En République centrafricaine, la mission de l’ONU a appuyé des accords de paix et de cessez-le-feu conclus par des composantes civile et militaire.

En Afghanistan, l’enregistrement des victimes civiles par les Nations Unies a conduit les forces progouvernementales à adopter des mesures visant à réduire au minimum les dommages causés aux civils. En Syrie, des millions de civils reçoivent une aide humanitaire transfrontalière.

« Et des criminels de guerre, du Cambodge à l'ex-Yougoslavie, ont été jugés et condamnés », a souligné M. Guterres.

Le chef de l’ONU a toutefois déploré le fait que le respect du droit international humanitaire se soit dégradé. « Malgré les progrès enregistrés, les conflits armés et le non-respect du droit international humanitaire continuent de causer de graves souffrances humaines », a dit M. Guterres.

Le Secrétaire général de l’ONU a rappelé que les civils continuent de constituer la grande majorité des victimes dans les conflits. Rien qu'en 2018, les Nations Unies ont enregistré plus de 22.800 civils décédés ou blessés rien que dans six pays : l'Afghanistan, l'Iraq, le Mali, la Somalie, le Soudan du Sud et le Yémen.

Et les travailleurs humanitaires et de santé venant en aide aux personnes les plus vulnérables ne sont pas épargnés. Des centaines d’entre eux ont été tués, blessés ou kidnappés.

Dans son rapport présenté aux Etats membres des Nations Unies, le Secrétaire général a recommandé des mesures dans trois domaines :

  • Elaborer des cadres politiques nationaux établissant des autorités institutionnelles et des responsabilités claires en matière de protection des civils dans les conflits armés.
  • Maintenir le contact avec les groupes armés non étatiques pour négocier un accès humanitaire sûr et opportun et promouvoir le respect du droit international humanitaire. 
  • Etablir les responsabilités lorsque des violations graves se produisent.

António Guterres a indiqué que le Conseil de sécurité pouvait faire beaucoup pour améliorer le respect du droit international humanitaire. « Nous avons les règles et les lois de la guerre », a dit le chef de l’ONU. « Nous devons tous maintenant œuvrer à faire en sorte qu’elles soient mieux respectées », a-t-il souligné.