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Le chef de l'humanitaire de l'ONU déplore l'escalade meurtrière du conflit dans le nord-ouest de la Syrie

Des familles fuyant les hostilités près de Kafr Lusein, en République arabe syrienne, dans des tentes collectives fournies par le Croissant-Rouge turc. (9 mai 2019)
Photo UNICEF/Ahmad Al Ahmad
Des familles fuyant les hostilités près de Kafr Lusein, en République arabe syrienne, dans des tentes collectives fournies par le Croissant-Rouge turc. (9 mai 2019)

Le chef de l'humanitaire de l'ONU déplore l'escalade meurtrière du conflit dans le nord-ouest de la Syrie

Paix et sécurité

Devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, a souligné que les trois dernières semaines ont été marquées par une escalade meurtrière du conflit dans le nord-ouest de la Syrie. Il a regretté que les nombreuses mises en garde adressées depuis des mois sur une dégradation de la situation humanitaire n’aient pas été entendues.

« Lorsque je vous ai informé le 18 septembre, j'ai déclaré qu'une attaque militaire à grande échelle pourrait entraîner la 'pire tragédie humanitaire du XXIe siècle' », a déclaré M. Lowcock, qui est également le Coordonnateur des secours d’urgence.

« Malgré nos avertissements, nos pires craintes se réalisent maintenant », a-t-il ajouté.

Les Nations Unies estiment que trois millions de personnes vivent dans la zone de désescalade du nord-ouest du pays. Même avant la récente escalade, ces personnes figuraient parmi les plus vulnérables en Syrie, a fait valoir Mark Lowcock.

Il a indiqué que la région est maintenant largement contrôlée par Hayat Tahrir al Sham, un groupe terroriste interdit.

Le chef des affaires humanitaires des Nations Unie sa précisé qu’au cours des seules trois dernières semaines, au moins 160 personnes ont été tuées, 180.000 personnes déplacées et des millions de personnes sont entassées dans un espace de plus en plus réduit.

« Depuis le 28 avril, au moins 18 établissements de santé ont été endommagés ou détruits par des frappes aériennes, des bombardements et autres combats », a-t-il déclaré, regrettant la suspension partielle ou totale des activités de 49 établissements de santé.

Mark Lowcock a par ailleurs précisé que « 17 écoles ont été endommagées ou détruites et de nombreuses autres sont fermées », laissant plus de 400.000 élèves incapables de passer leurs examens.

Face à cela, les agences humanitaires tentent d'aider les personnes prises dans les combats, mais la réponse est déjà mise à rude épreuve. Des stocks de nourriture prépositionnés ont été distribués à 100.000 personnes depuis le début du mois alors que 25.000 personnes vont recevoir des tentes et des abris.