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Le monde compte plus de 41 millions de personnes déplacées dans leur propre pays (IDMC)

Ideeya Jimcaale, 18 ans, vit dans un camp pour personnes déplacées sur la plage de Bossaso, au Puntland, en Somalie.
UNICEF/UN0260172/Karel Prinsloo
Ideeya Jimcaale, 18 ans, vit dans un camp pour personnes déplacées sur la plage de Bossaso, au Puntland, en Somalie.

Le monde compte plus de 41 millions de personnes déplacées dans leur propre pays (IDMC)

Migrants et réfugiés

Un nombre record de 41,3 millions de personnes ont été déplacées dans leur propre pays fin 2018, a annoncée vendredi le Centre de surveillance du déplacement interne (IDMC) dans un rapport rendu public vendredi à Genève.

Le nombre de personnes déplacées dans leur propre pays en raison de conflits et de désastres a augmenté de plus d’un million en un an malgré de nombreux retours et il dépasse largement celui des réfugiés.

« Le rapport de cette année est un triste rappel de la récurrence des déplacements, ainsi que de la gravité et de l’urgence des besoins des personnes déplacées », a déclaré la Directrice de l’IDMC, Alexandra Bilak. « Nombre des facteurs qui ont poussé les gens à quitter leur domicile les empêchent maintenant de revenir ou de trouver des solutions dans les endroits où ils se sont installés », a-t-elle ajouté.

Le document révèle également que 2,1 millions de nouveaux déplacements ont été enregistrés au Moyen-Orient entre janvier et décembre 2018, principalement en raison de l’insécurité croissante et persistante au Yémen, en Libye et en Syrie. La guerre civile en Syrie qui est entrée dans sa huitième année en 2018, continue d’engendrer certains des déplacements les plus importants au monde. « Les offensives gouvernementales visant à reprendre des zones des gouvernorats d’Idlib et de Dara’a et de la banlieue de Damas ont été à l’origine de la majorité des 1,6 million de nouveaux déplacements enregistrés », indique le rapport.

L’Afrique subsaharienne, épicentre des déplacements internes

Outre le confit syrien, celui en cours en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que la montée des tensions intercommunautaires en Éthiopie, au Cameroun et dans la région du Centre du Nigéria ont été à l’origine de la plupart des 10,8 millions de nouveaux déplacements liés aux conflits et à la violence.

« L’Afrique sub-saharienne a connu plus de déplacements internes que toute autre région en 2018 », relevé le rapport de l’IDMC.

De nouvelles vagues de violence dans la région centrale du Nigéria, conjuguées à l’insurrection en cours de Boko Haram et d’autres groupes armés dans le nord-est du pays d’Afrique de l’Ouest, ont ainsi provoqué 541.000 nouveaux déplacements. Le déclenchement d’un conflit interne dans la région anglophone du Cameroun voisin a entraîné des niveaux de déplacement similaires. De nouveaux conflits ont également éclaté dans des pays tels que le Mali et le Burkina Faso, en raison de l’émergence de groupes extrémistes, d’affrontements intercommunautaires et de revendications socioéconomiques non résolues.

À la fin de l’année 2018, environ 16,5 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur pays à la suite d’un conflit ou de violences en Afrique subsaharienne. Plus de trois millions de personnes se trouvaient en RDC où des décennies de troubles continuent de provoquer de nouveaux déplacements. Les chiffres pour la RDC sont à prendre avec précaution et ne couvrent pas l’ensemble de ce vaste pays d’Afrique centrale.

Par ailleurs, des précipitations records après plusieurs années de sécheresse en Afrique de l’Est ont provoqué des inondations dévastatrices au Kenya, en Somalie et en Éthiopie. Combinées aux tempêtes, ces fortes pluies ont entraîné 820.000 déplacements. En Afrique de l’Ouest, les inondations au Nigéria ont touché 80% du pays et provoqué 600.000 nouveaux déplacements.