L'actualité mondiale Un regard humain

Myanmar : l’ONU salue la libération des deux journalistes de Reuters

De gauche à droite : António Guterres, Secrétaire général de l'ONU ; Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO ; David Kaye, Rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression.
Photo : ONU
De gauche à droite : António Guterres, Secrétaire général de l'ONU ; Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO ; David Kaye, Rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression.

Myanmar : l’ONU salue la libération des deux journalistes de Reuters

Droits de l'homme

Les Nations Unies ont salué la libération mardi des deux journalistes de Reuters, Kyaw Soe Oo et Wa Lone, au Myanmar.

Le Président du Myanmar, Win Myint, a accordé mardi une amnistie aux deux journalistes qui ont été libéré quatre jours après la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse au cours de laquelle le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano leur a été décerné.

Collaborateurs à l’agence de presse Reuters au moment de leur arrestation, à Yangon le 12 décembre 2017, les deux journalistes enquêtaient sur des allégations de violations des droits de l’homme dans l’État de Rakhine, au Myanmar.

« Le Secrétaire général (de l'ONU, António Guterres),  a été très soulagé d’apprendre la nouvelle de la libération de Kyaw Soe Oo et Wa Lone », a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse mardi au siège de l’ONU à New York.

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a également accueilli la libération des deux journalistes avec satisfaction.

« Je salue la décision de libérer Kyaw Soe Oo et Wa Lone. C’est un soulagement pour eux, leurs proches, mais aussi un pas positif pour la liberté de la presse », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, dans un communiqué. 

Tweet URL

 Par le dévouement et le courage dont ils ont fait preuve, Kyaw Soe Oo et Wa Lone sont une source d’inspiration pour tous ceux qui se battent pour défendre la liberté de la presse », a ajouté Mme Azoulay.

Le système des Nations Unies au Myanmar a également salué la libération des journalistes, y voyant « un signe de l’engagement du gouvernement envers la transition démocratique ». « L’ONU est prête à soutenir le Myanmar dans son processus de transition complexe », a dit l’équipe pays des Nations Unies dans le pays dans un communiqué.

« La direction de Reuters a été aux côtés de leurs journalistes à chaque instant, de même que les journalistes du monde entier, et ils les ont défendus au Myanmar et dans le monde entier », a, pour sa part, déclaré David Kaye, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression. « C’est un exemple à suivre pour les médias partout », a dit l'expert des droits de l'homme sur Twitter.

La liberté de la presse au Myanmar reste « catastrophique »

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a qualifié de « bonne nouvelle » la libération de Wa Lone et de Kyaw Soe Oo.

« C’est bien sûr une bonne nouvelle. Mais ils n’auraient jamais dû être arrêtés ou condamnés », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH, lors d’un point de presse à Genève.

En septembre 2018, le HCDH avait souligné dans un rapport que la situation de la liberté de la presse au Myanmar demeurait « catastrophique » et avait émis plusieurs recommandations pour améliorer la liberté d’expression dans ce pays d’Asie du Sud-Est. « Aucun progrès positif n’a été observé depuis », a déploré Mme Shamdasani.

« Aujourd'hui, célébrons la libération de Wa Lone et Kyaw Soe Oo », a dit l’expert des droits de l'homme de l'ONU, David Kaye. « Demain (comme hier), exigeons la libération de tous les prisonniers semblables et l'abrogation de la loi sur les secrets d’Etat au Myanmar permettant d’engager des poursuites contre l'expression politique et le journalisme ».

L’UNESCO a décerné à Kyaw Soe Oo et à Wa Lone le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano sur recommandation d’un jury international de professionnels des médias. La cérémonie de remise du Prix s’est tenue en leur absence le 2 mai dernier à Addis-Abeba, en Éthiopie, où avaient lieu les célébrations principales de la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai).

« L’UNESCO rappelle qu’il est essentiel au fonctionnement de nos démocraties que les journalistes puissent mener à bien leur mission sans craindre des représailles », a souligné Mme Azoulay.