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Liberté de la presse : les journalistes sont là pour offrir un miroir à la société (ONU)

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (à l'écran), livre un message vidéo lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse
Photo : ONU/Loey Felipe
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (à l'écran), livre un message vidéo lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse

Liberté de la presse : les journalistes sont là pour offrir un miroir à la société (ONU)

Droits de l'homme

Les Nations Unies ont célébré vendredi la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’occasion de rappeler que les journalistes sont indispensables à la bonne gouvernance, à la démocratie et à des élections libres et équitables.

« Ce sont les journalistes qui braquent les projecteurs sur les abus, qui racontent des histoires qu'il faut raconter, qui donnent la parole à ceux que personne n'écoute, qui offrent un miroir à la société. Et si nous n'aimons pas ce que nous voyons, nous devrions nous attaquer aux problèmes, ne pas tirer sur le messager », a déclaré la Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies, Maria Fernanda Espinosa, sur son compte Twitter.

Mme Espinosa a participé vendredi au siège de l’ONU à New York à un évènement pour célébrer cette journée, avec la participation notamment de la Vice-Présidente du Comité de l’Assemblée générale sur l’information, la Représentante permanente du Liban, Amal Mudallali, et de l’Observatrice permanente de l’Union africaine auprès des Nations Unies, Fatima Kyari Mohammed.

Le thème de la Journée cette année, « Médias pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation », aborde les défis actuels auxquels les médias sont confrontés lors des élections, ainsi que le potentiel des médias pour soutenir les processus de paix et de réconciliation.

Dans un message vidéo, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à défendre les droits des journalistes dans un contexte de montée des discours de haine contre les médias et d’une recrudescence d’actes de violence contre eux.

La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a souligné pour sa part que l’impunité des crimes commis contre les journalistes est « une menace qui touche toutes nos sociétés » et qui « impose une vigilance sans cesse renouvelée ». « Nous devons agir ensemble pour protéger la liberté d’expression et la sécurité des journalistes », a-t-elle dit dans un message.

Le Groupe des amis pour la protection des journalistes créé en 2016

Au nom du Groupe des amis pour la protection des journalistes, qui compte 21 Etats membres, le Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, François Delattre, a rappelé vendredi que la liberté de la presse était indispensable à la bonne gouvernance, à la démocratie et à des processus électoraux libres et équitables.

« Le volume croissant de désinformation et le discours public polarisant menacent le déroulement pacifique des élections et la liberté de la presse, tout comme certaines attaques à l'encontre des informations de qualité factuelle (en ligne comme dans les médias traditionnels). Ils contribuent tous à la perte de confiance du public dans les institutions politiques établies et dans les organes de presse. La désinformation, la répression, le harcèlement et la violence contre les journalistes ajoutent de nouvelles restrictions au champ des droits de l'homme et des libertés fondamentales », a dit l’ambassadeur français.

« En ces temps troubles, nous devons d'autant plus nous attacher à défendre la liberté d'expression, y compris en ce qui concerne la presse », a-t-il ajouté.

M. Delattre a rappelé que la création du Groupe d’amis pour la protection des journalistes en 2016 trouvait son origine dans le sentiment d’urgence partagé par les membres fondateurs à promouvoir une meilleure application du droit international des droits de l’homme en matière de protection des journalistes.

Pour sa part, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression, David Kaye, a estimé que les Etats devaient garantir la sécurité des journalistes, l’indépendance des médias et le pluralisme.

« Autocrates et démagogues dénigrent trop souvent la presse, avec des conséquences désastreuses pour la sécurité, la démocratie et le droit du public de savoir. Aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin non seulement de célébrations génériques, mais également de mesures concrètes pour améliorer la liberté de la presse dans le monde », a-t-il dit dans un communiqué de presse.