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Au Mozambique, le cyclone Kenneth a fait 38 morts et détruit 35.000 maisons

Crainte de glissements de terrain dans le quartier de Mahate, à Pemba, après le passage du cyclone Kenneth au Mozambique.
OCHA/Saviano Abreu
Crainte de glissements de terrain dans le quartier de Mahate, à Pemba, après le passage du cyclone Kenneth au Mozambique.

Au Mozambique, le cyclone Kenneth a fait 38 morts et détruit 35.000 maisons

Aide humanitaire

Les fortes pluies qui ont accompagné le cyclone Kenneth dans le nord du Mozambique se sont arrêtées ce mardi matin. Ce répit permet aux travailleurs humanitaires de travailler aussi vite que possible pour préparer des vols permettant de livrer de l’aide, notamment des fournitures médicales sur l’île de Matemo, l’une des plus touchées par le cyclone. 

« Selon les rapports du gouvernement, au moins 38 personnes sont mortes au Mozambique et au moins quatre aux Comores après le cyclone », a déclaré ce mardi à Genève, Jens Laerke, porte-parole du Bureau de Coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Le gouvernement des Comores a également demandé une assistance internationale.

Au Mozambique, le cyclone a partiellement ou totalement détruit près de 35.000 maisons, laissant ainsi des milliers de personnes sans abri. Près de 200 salles de classe ont été également endommagées, privant ainsi des enfants d’école. Au moins 14 établissements de santé ont aussi été touchés.

Selon OCHA, environ 21.000 personnes se sont réfugiées dans des centres d’hébergement après la destruction de leurs villages par le cyclone. Le personnel d’OCHA qui a participé à une évaluation aérienne il y a quelques jours a déclaré que certains villages donnaient l’air d’avoir été rasés au bulldozer.

De son côté, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit préoccupée du sort de personnes complètement isolées et ayant besoin d’aide. « De nombreuses familles ont perdu tous leurs biens, y compris les plantations et le bétail nécessaires pour gagner leur vie », a indiqué Charlie Yaxley, porte-parole du HCR.

Pour le Programme alimentaire mondial (PAM), les ravages causés par le cyclone sont aggravés par l’impact sur l’agriculture, les moyens de subsistance et la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. D’ailleurs, les évaluations préliminaires du gouvernement mozambicain font état de 31.300 hectares de perte de récolte. « Le cyclone Kenneth frappant au plus fort de la saison des récoltes, la disponibilité de la nourriture à court, moyen et long terme est inquiétante », a fait valoir le porte-parole du PAM.

Selon Hervé Verhoosel, l’agence onusienne s’emploie sans relâche à venir en aide aux personnes dans le besoin au Mozambique et sous la coordination du gouvernement. Ce matin, le premier vol a ainsi décollé pour Quissanga avec près de trois tonnes de biscuits à haute teneur énergétique, mais aussi une tonne de vivres fournie par Maputo.

Menace du choléra et du paludisme après ces intempéries 

Les premières distributions de vivres du PAM ont commencé dès samedi dernier, à la faveur de la livraison de plus de 500 tonnes de vivres prépositionnées à Macomia, qui est une zone gravement touchée et de plus en plus complexe à atteindre avec des routes devenant impraticables. 

À ce jour, le PAM a fourni une aide alimentaire à 11.500 bénéficiaires depuis que le cyclone Kenneth a frappé la province septentrionale de Cabo Delgado. « Ce nombre devrait augmenter rapidement », a précisé M. Verhoosel.

L’agence onusienne s’inscrit sur une première phase d’urgence d’aide alimentaire devant durer 3 mois. Par ailleurs, deux hélicoptères MI-8 du PAM sont arrivés hier, 29 avril, et les premiers vols ont lieu dès aujourd’hui. Les équipes de secours sud-africaines soutiendront les distributions de vivres du PAM lors de leur déploiement sur les îles Ibo, Matemo et Quirimba.

Sur un autre plan, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute que les intempéries augmentent les risques du choléra et du paludisme dans les zones touchées par le cyclone. « Les deux maladies sont endémiques dans les zones touchées », a relevé Tarik Jasarevic, porte-parole de l’OMS.

L’OMS a ainsi déployé un médecin, un épidémiologiste et deux logisticiens expérimentés dans le secteur de l’eau et l’assainissement. L’OMS et l’UNICEF envoient également une aide, notamment des tentes, du matériel médical et du matériel de purification d’eau.