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L’ONU célèbre le multilatéralisme et la diplomatie et appelle à prouver leur utilité

Les Objectifs de développement durable (ODD) projetés en vidéo sur les façades des bâtiments de l’Assemblée générale et du Secrétariat des Nations Unies à New York en 2015.
Photo : ONU/Cia Pak
Les Objectifs de développement durable (ODD) projetés en vidéo sur les façades des bâtiments de l’Assemblée générale et du Secrétariat des Nations Unies à New York en 2015.

L’ONU célèbre le multilatéralisme et la diplomatie et appelle à prouver leur utilité

Paix et sécurité

Les Nations Unies ont célébré mercredi la première Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix, l’occasion pour le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, de souligner combien il est important de prouver aussi leur utilité.

Cette Journée internationale est l'occasion de réaffirmer les principes de la Charte des Nations Unies et d'encourager les prises de décision multilatérale et la diplomatie pour parvenir à un règlement pacifique des conflits entre nations.

L'Assemblée générale des Nations Unies a organisé une réunion plénière de haut-niveau afin de commémorer et promouvoir cette journée, avec la participation de la Présidente de l’Assemblée générale, Maria Fernanda Espinosa, et la Chef de Cabinet de M. Guterres, Maria Luiza Viotti, qui s’est exprimé en son nom.

Dans un discours, Mme Espinosa a souligné combien il était aujourd’hui nécessaire de « préserver et renforcer le multilatéralisme ».

Selon elle, face aux défis auxquels est confronté le monde, « la réponse est plus de multilatéralisme, plus de coopération ». « Face à la méfiance, la réponse est plus d'efficacité, plus de transparence. Face à la violence, la réponse est plus de diplomatie, plus de dialogue. Face à l'unilatéralisme, la réponse est plus de solidarité et une plus grande action collective », a-t-elle ajouté.

Elle a rappelé que dans deux ans, l’ONU célébrerait son 75e anniversaire des Nations Unies. « Ce sera une occasion privilégiée de renforcer les fondements de cette Organisation », a-t-elle affirmé.

Dans un message, le Secrétaire général a également souligné que la première célébration de cette journée internationale mettait « en valeur l’utilité de la coopération internationale pour le bien commun ».

Il a rappelé que depuis près de 75 ans, les mécanismes multilatéraux mis en place après la Seconde Guerre mondiale « ont sauvé des vies, favorisé le progrès économique et social, protégé les droits de l’homme et, enfin et surtout, contribué à prévenir un troisième conflit mondial ».

« Qu’il s’agisse de l’articulation du droit international, de la promotion de l’égalité des genres, de la protection de l’environnement ou de la lutte contre la prolifération des armes meurtrières ou des maladies mortelles, le multilatéralisme et la diplomatie ont fait leurs preuves au service des peuples du monde entier », a-t-il ajouté.

L'action multilatérale sous pression

Mais le Secrétaire général a estimé qu’il ne fallait pas tenir pour acquise la coopération. Il a noté que cette nouvelle journée internationale tombe à une époque où l’action multilatérale peine sous la pression des conflits non réglés, du changement climatique, du creusement des inégalités et d’autres menaces.

« Nous sommes face à un paradoxe : les problèmes mondiaux sont de plus en plus interdépendants or nos réponses sont de plus en plus fragmentées. Nous assistons à une aggravation de la perte de confiance dans les gouvernements, les structures politiques établies et les organisations internationales, ainsi qu’au grondement des appels nationalistes et populistes qui diabolisent et divisent. Ces tendances sont très dangereuses car la nature des problèmes actuels exige une action collective », a dit M. Guterres.

Dans ce contexte difficile, le chef de l’ONU a appelé à revitaliser les outils de l’ONU. « Nous avons besoin de renforcer l’attachement à un ordre respectueux des règles, au centre duquel l’Organisation des Nations Unies œuvre efficacement », a-t-il dit. Il a jugé nécessaire d’avoir une coopération étroite entre les organisations internationales et régionales et des partenariats avec les entreprises, la société civile, les parlements, les milieux universitaires ou philanthropiques et d’autres parties prenantes, en particulier la jeunesse.

« Il ne suffit pas de proclamer les vertus du multilatéralisme : nous devons prouver son utilité. On ne peut pas non plus faire la sourde oreille à la voix des sceptiques : il faut démontrer que le multilatéralisme est en mesure d’apaiser les craintes éprouvées partout sur la planète et de créer une mondialisation juste et équitable », a-t-il conclu.