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Il faut plus d'argent pour mettre en œuvre les Objectifs de développement durable (Guterres)

Un projet de la Banque mondiale veut encourager l'agriculture durable au Brésil.
Gouvernement de l'Etat de Paraiba
Un projet de la Banque mondiale veut encourager l'agriculture durable au Brésil.

Il faut plus d'argent pour mettre en œuvre les Objectifs de développement durable (Guterres)

Développement durable (ODD)

Le chef de l’ONU a appelé lundi les pays développés à « respecter entièrement leurs engagements » de financement du développement durable.

« Nous avons besoin de plus d'argent pour mettre en œuvre les Objectifs de développement durable (ODD) », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, à l’ouverture du Forum pour le financement du développement durable au siège de l’ONU à New York.

Organisé par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), le forum réunit des représentants de gouvernements, d'entreprises et de la société civile pour accélérer l'action en faveur du développement durable. Pour le Secrétaire général, tous ces acteurs doivent « coordonner une réponse mondiale urgente » pour lutter contre les inégalités et le changement climatique.

Selon une étude récente du Fonds monétaire international (FMI), les pays en développement sont confrontés à un déficit de financement annuel moyen d'environ 2.600 milliards de dollars d'investissements dans la santé, dans l'éducation et dans les infrastructures essentielles que sont les routes, l'électricité, l'eau et l'assainissement. « Pour les pays en développement à faible revenu, cela signifie des dépenses annuelles supplémentaires pouvant atteindre 15% de leur produit intérieur brut », a précisé M. Guterres.

S’il souligne que l'aide au développement reste essentielle en particulier pour les pays les plus pauvres, le chef de l’ONU appelle à ne pas négliger l'appui à la mobilisation nationale des ressources. « Cela signifie qu'il faut augmenter les recettes fiscales. Cela exige également que la communauté internationale fasse beaucoup plus pour lutter contre l'évasion fiscale, le blanchiment d'argent et les flux financiers illicites qui sapent cet effort », a -t-il dit. « A elles seules, ces mesures, si elles sont couronnées de succès, suffiraient à financer les services publics essentiels à la réalisation des objectifs de développement durable dans certaines économies de marché émergentes ».

Accroître le montant et l'impact des investissements 

Au Forum pour le financement du développement durable, António Guterres a appelé à augmenter « à la fois le montant et l'impact des investissements » grâce à l'action du secteur privé, de l'aide publique au développement, des institutions financières internationales, de la société civile et des organisations philanthropiques.

« Les ressources des institutions financières internationales peuvent aider à réduire les risques perçus et encourager d'autres parties prenantes à investir, tandis que les fonds provenant de philanthropies peuvent être utilisés dans des partenariats public-privé », a -t-il souligné.

Le Secrétaire général a également noté que de nouveaux types de financement peuvent aussi contribuer à la réalisation des ODD, citant notamment les obligations vertes et d'investissement social, le crowdfunding et l'entrepreneuriat social. « Le potentiel est considérable ; par exemple, les obligations vertes sont passées de zéro à plus de 220 milliards de dollars en une décennie », a-t-il rappelé.

M. Guterres a également appelé à améliorer l'accès des femmes et des micros, petites et moyennes entreprises au financement et souligné que les nouvelles technologies et les institutions et marchés financiers ont un grand potentiel pour élargir l'inclusion financière et faciliter l'investissement.

Plusieurs initiatives à différentes échelles pour financer les ODD

L’année dernière, António Guterres a lancé une stratégie définissant les moyens par lesquels l'ONU peut appuyer le « changement fondamental du système financier international » nécessaire pour aligner les politiques économiques et les systèmes financiers mondiaux sur le Programme 2030.

« Nous faisons déjà quelques progrès », a dit le Secrétaire général qui a annoncé la réunion d’une Alliance des investisseurs mondiaux pour le développement durable regroupant les directeurs généraux de grandes entreprises du monde entier et rappelé que son groupe de travail sur le financement numérique des ODD publiera son rapport intérimaire d'ici septembre.

Au niveau régional, l’ONU renforce sa collaboration avec les banques multilatérales de développement afin d'accroître le financement de la lutte contre le changement climatique et d'améliorer l'accès au financement pour les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement. Et dans le cadre de la réforme de son système pour le développement, les Nations Unies renforcent leur capacité à aider les gouvernements à mobiliser les ressources nationales et à mobiliser de nouvelles sources de financement privé et public. 

Autant d’initiatives qui selon le Secrétaire général doivent permettre de mobiliser les ressources financières nécessaires pour le développement durable.