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Niger : 88 civils tués et plus de 18.000 déplacés par Boko Haram en un mois à Diffa (ONU)

De nombreuses familles ont fui le nord-est du Nigeria touché par l'insurrection de Boko Haram pour trouver refuge au Niger. Elles ont désespérément besoin de nourriture car leurs communautés d'accueil à Diffa, au Niger, n'en ont pas toujours assez pour el
OCHA / Franck Kuwonu
De nombreuses familles ont fui le nord-est du Nigeria touché par l'insurrection de Boko Haram pour trouver refuge au Niger. Elles ont désespérément besoin de nourriture car leurs communautés d'accueil à Diffa, au Niger, n'en ont pas toujours assez pour elles.

Niger : 88 civils tués et plus de 18.000 déplacés par Boko Haram en un mois à Diffa (ONU)

Aide humanitaire

Quatre-vingt-huit civils ont été tués dans le sud-est du Niger dans des attaques du groupe djihadiste Boko Haram, qui ont contraint plus de 18.000 personnes à fuir leurs villages dans le seul mois de mars 2019, a indiqué aujourd’hui l’ONU

« 21 attaques contre des civils et les forces militaires ont été enregistrées dans la région en mars 2019, avec un bilan de 12 enlèvements et 88 morts parmi les civils », a déclaré au cours d’un point de presse à Genève, Jens Laerke, le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

La région de Diffa est actuellement affectée par une détérioration rapide de la situation sécuritaire consécutive aux activités des groupes armés non-étatiques (GANE) dans le bassin du Lac Tchad. Une détérioration de la situation sécuritaire qui conduit à « une augmentation préoccupante du nombre d’attaques qui ciblent les populations les plus vulnérables, y compris les communautés déplacées et réfugiées. « A titre de comparaison, le nombre total de civils tués par des attaques de GANE entre janvier et décembre 2018 est de 107 personnes », a ajouté M. Laerke.

Ces attaques ont provoqué « un mouvement de 18.480 personnes en direction de la ville de Diffa (capitale régionale) et quelques grands villages », souligne le porte-parole d'OCHA. Parmi les 18 quartiers de Diffa et villages qui accueillent ces personnes, les plus peuplés sont le site de Awaridi (7.880 personnes déplacées) dans la commune urbaine de Diffa et le site de Kindjandi (2445 personnes déplacées), dans la commune de Gueskérou. « Ces chiffres restent dynamiques dans la mesure où les populations continuent d’arriver sur les différents sites », a fait valoir OCHA.

Des ressources financières limitées malgré des déplacements en constante augmentation

« Les populations continuent d’arriver sur les différents sites », souligne OCHA. Or les données des autorités nigériennes de juillet 2018 montraient que près de « 250.000 personnes étaient déjà accueillies dans la région, dont plus de 118.000 réfugiés, plus de 25.000 rapatriés et environ 105.000 déplacés internes ».

Face à ces « déplacements massifs de population dans la région de Diffa », les acteurs humanitaires ont commencé à évaluer les besoins urgents sur les sites ainsi que leurs capacités et stratégies d’intervention au sein de différents groupes de travail. Les résultats de cinq évaluations multisectorielles ont permis d’identifier les besoins les plus urgents à combler dans les sites de Awaridi, Gorodi et Kindjandi ainsi que pour les personnes déplacées hébergées dans des familles d’accueil à Diffa. Depuis une première analyse de ces évaluations, il ressort des besoins critiques en eau potable, assainissement, abri et vivres.

Depuis le 27 mars, les acteurs humanitaires ont ainsi distribué à Awaridi 35,6 tonnes de vivres pour près de 7.000 personnes, dont environ 700 enfants de moins de deux ans. Près de 500 kits d’abris et plus de 400 kits non alimentaires ont été distribué pour les ménages déplacés sur 200 logements du site urbanisé occupés par plus de 1.000 personnes. Environ 2.000 personnes ont reçu 26 m3 d’eau par jour à travers le water trucking (acheminement par camion) et deux puits d’une capacité de 1.000 personnes ont été traités.

MaisOCHA note que la disponibilité de ces ressources reste très limitée alors que les chiffres sur les déplacements sont en augmentation constante. Le Plan de réponse humanitaire pour le Niger d'un montant de 383 millions de dollars n’est actuellement financé qu’à hauteur de 3 %.