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De nouvelles normes pour freiner la propagation des parasites et des maladies nuisibles aux plantes

Des champs de riz à Sichuan, en Chine. ONU/John Isaac
Des champs de riz à Sichuan, en Chine. ONU/John Isaac

De nouvelles normes pour freiner la propagation des parasites et des maladies nuisibles aux plantes

Développement durable (ODD)

La Convention internationale pour la protection des végétaux contre les maladies et les parasites, qui est aussi chargée de garantir la sécurité du commerce des plantes, a adopté cette semaine de nouvelles mesures internationales visant à empêcher les parasites de passer les frontières et de se propager. 

Ces nouvelles normes, y compris les protocoles visant à enrayer les parasites très envahissants tels que Xylella fastidiosa et la mouche orientale des fruits, ont été adoptées dans le cadre de la réunion annuelle de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP). 

La CMP est l’organe directeur de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV). La CIPV est le seul organisme international habilité à définir et à mettre en œuvre des normes phytosanitaires reconnues par les gouvernements du monde entier et par l’Organisation mondiale du commerce. Ces normes visent à préserver la santé des végétaux et à garantir la sécurité du commerce des plantes. 

« Etant donné l’accélération des échanges commerciaux et la multiplication des voyages, les risques de propagation des parasites nuisibles aux plantes sont plus élevés que jamais dans de nouvelles zones transfrontalières. Tous les jours, nous observons un nombre impressionnant de menaces sur le bien-être de nos plantes, et par extension, sur notre santé, notre environnement et notre économie », a déclaré Bukar Tijani, Sous-Directeur général de la FAO en charge du Département de l’agriculture et de la protection des consommateurs. 

Selon les estimations de la FAO, entre 20% et 40% de la production agricole mondiale est détruite chaque année par les parasites. Chaque année, l’impact économique de ces pertes liées aux maladies végétales est estimé à environ 220 milliards de dollars, tandis que les pertes économiques causées par les insectes ravageurs sont estimées à hauteur de 70 milliards d’euros. 

« De nombreux agriculteurs et gouvernements s’efforcent de trouver des solutions pour éliminer ces parasites et ces maladies extrêmement dévastateurs qui sont, qui plus est, méconnus. La CIPV leur fournit les outils et les connaissances nécessaires pour préserver la santé de leurs plantes et empêcher les parasites de franchir les frontières », a ajouté M. Tijani. 

Des parasites et des maladies nuisibles dévastateurs

Parmi les nouvelles normes adoptées cette semaine figurent une norme pour fournir des conseils sur les méthodes d’utilisation de la fumigation pour une pratique appropriée du traitement thermique; des protocoles de diagnostic décrivant les procédures et les méthodes de diagnostic officiel de six parasites, dont Xylella fastidiosa et la mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis). Etablir un bon diagnostic est essentiel pour déclencher des actions rapides en matière de gestion des parasites. 

Xylella fastidiosa est une bactérie mortelle qui s’attaque à des cultures économiquement vitales, telles que les agrumes, les pruniers et la vigne. Depuis 2015, elle s’est rapidement répandue de l’Amérique vers l’Europe et l’Asie. La mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis) s’attaque aux arbres tels que l’avocatier, le bananier, le goyavier et le manguier et s’est répandue dans au moins 65 pays. En Afrique, les interdictions d’importation imposées en raison des invasions de mouches orientales des fruits entraînent des pertes annuelles d’environ 2 milliards de dollars. 

Dans le cadre de la réunion d’une semaine de la CMP, du 1er au 5 avril, qui rassemble plus de 400 participants, y compris des représentants d’organisations nationales et régionales pour la protection des végétaux, d’organisations internationales et des bureaux de la FAO dans le monde, les discussions porteront également sur le programme de l’Année internationale de la santé des végétaux, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies pour 2020.

A ce jour, la Commission des mesures phytosanitaires a adopté plus de 100 normes internationales pour les mesures phytosanitaires, couvrant tous les aspects de la quarantaine végétale.