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C'est un moment d'espoir pour la Libye, affirme le chef de l’ONU à Tunis

Conférence de presse conjointe du Quatuor libyen le 31 mars à Tunis. De gauche à droite : Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ; António Guterres, Secrétaire général de l'ON
UN Photo/Ahmed Gaaloul
Conférence de presse conjointe du Quatuor libyen le 31 mars à Tunis. De gauche à droite : Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ; António Guterres, Secrétaire général de l'ONU; Ahmad Abulgheit, Secrétaire général de la Ligue arabe; Moussa Faki,Président de la Commission de l'Union africaine; et Ghassan Salamé, Représentant spécial de l'ONU pour la Libye.

C'est un moment d'espoir pour la Libye, affirme le chef de l’ONU à Tunis

Paix et sécurité

S'il y a un mot qui définit ce que je pense et ressens à propos de la Libye aujourd'hui, c'est bien celui d'espoir, a déclaré samedi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’issue d’une réunion de haut niveau du « Quatuor libyen », qui regroupe la Ligue arabe, l'Union européenne, l'Union africaine et les Nations Unies.

« J'ai de l'espoir parce que je crois qu'il est maintenant possible d'avoir un processus politique dirigé par la Libye visant à la solution des problèmes libyens », a ajouté Antonio Guterres, lors d'une conférence de presse.

Il est maintenant possible d'avoir un processus politique dirigé par la Libye visant à la solution des problèmes libyens

La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Abulgheit, le Président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, et le Représentant spécial de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, ont tous participé à la réunion du Quatuor libyen  à Tunis.

Trois étapes clefs 

Selon le chef de l’ONU,  pour que cet espoir se concrétise, il importe de garantir le succès les prochaines étapes qui figurent dans la « feuille de route commune ».

Tout d'abord, lors de la Conférence nationale libyenne, prévue dans deux semaines, les Libyens devront être en mesure de définir des solutions de créer les conditions permettant d'unifier les institutions libyennes et de faire progresser les questions politiques qui demeurent en suspens, a expliqué M.Guterres.

 J'espère que les dirigeants libyens seront en mesure de trouver ensemble des solutions pour l'avenir de la Libye, dans l'intérêt du peuple libyen et de toute la région.

Ensuite, la conférence de paix et de réconciliation, qui se tiendra à Addis-Abeba au Siege de l'Union africaine, devra créer toutes les conditions pour consolider ce mouvement en l'élargissant à l'ensemble de la société libyenne, pour qu’enfin, selon la décision des Libyens mêmes, les élections nécessaires pour les différents organes se tiennent au moment opportun pour le pays permettant un de rétablir une vie politique normale.

Selon le chef de l’ONU, les quatre organisations comptent travailler « beaucoup plus étroitement ensemble » et comptent  redoubler leurs efforts pour soutenir les Libyens « afin d'assurer le succès du processus politique en Libye dans l'intérêt du peuple libyen et de la paix et de la sécurité mondiales ».

« J'espère que les dirigeants libyens comprendront l'énorme responsabilité qui est la leur, qu'ils seront en mesure de trouver ensemble des solutions pour l'avenir de la Libye, dans l'intérêt du peuple libyen et de toute la région, car nous connaissons tous l'impact de la Libye au Sahel et dans de nombreuses autres régions d'Afrique, voire en Europe », a aussi dit M.Guterres.

Une fenêtre d’opportunité très importante

En réponse aux questions des journalistes soulignant la complexité de la situation en Libye, le Secrétaire général de l’ONU a maintenu qu’il y a « une fenêtre d’opportunité très importante ».

« Si on regarde par exemple la réunion historique entre Monsieur Haftar et Monsieur Sarraj récemment à Abu Dhabi », a donné en exemple M.Guterres, avant de citer les récents accords de paix au Soudan du Sud, entre l’Ethiopie et l’Erythrée, en République Centrafricaine, ou encore la tenue des élections « d’une façon complètement normale » en Guinée-Bissau.

« Le peuple libyen pense que ça suffit, qu’il faut la paix et qu’il faut qu’un pays riche puisse assurer à ses citoyens la prospérité à laquelle ils ont droit », a conclu Antonio Guterres.

Une opportunité à ne pas manquer

Pour sa part, dans un tweet, le Représentant spécial de l'ONU, Ghassan Salamé, a appelé le peuple libyen à « ne pas gâcher l'opportunité » que présentent les recommandations adoptées lors de cette réunion de haut niveau et à « ne pas fermer cette fenêtre permettant de construire un Etat unifié, civil, souverain, compétent et juste ».

Lors de son expose devant le Conseil de sécurité de l'ONU la semaine dernière depuis Tripoli, M. Salamé a déclaré que la mission de l'ONU dans le pays (MINUL) s'employait à la fois à « empêcher l'escalade des récents développements et des tensions sur le terrain » et à « pivoter vers la stabilité et un accord politique » qui mettrait fin à la crise dans le pays.

La réunion  du Quatuor a coïncidé avec la tenue des élections municipales dans neuf municipalités en Libye.