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En Syrie, la lutte contre le terrorisme ne peut primer sur le droit humanitaire, selon l'ONU

Rosemary DiCarlo, cheffe du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Rosemary DiCarlo, cheffe du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, devant le Conseil de sécurité.

En Syrie, la lutte contre le terrorisme ne peut primer sur le droit humanitaire, selon l'ONU

Paix et sécurité

Entré dans sa neuvième année, le conflit syrien est loin d’être terminé, a prévenu mercredi la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo, devant le Conseil de sécurité.

S’agissant du nord-est du pays, Mme DiCarlo a dit espérer que l’accord récent entre la Russie et la Turquie apaisera les tensions. Elle a reconnu que la semaine dernière, les « Forces démocratiques syriennes » soutenues par la coalition internationale mené par les Etats-Unis ont pris le contrôle de Baghouz, le dernier bastion du groupe terroriste Daech. Mais ce dernier constitue toujours une menace, a-t-elle prévenu.

Les besoins humanitaires sont pressants en Syrie et il faut à tout prix éviter l’escalade militaire. « Toute escalade dans le nord-est (du pays) pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour les civils et créer des conditions favorables à la réémergence de l'EIIL (Etat islamique en Iraq et au Levant/Daech)», a dit la cheffe des affaires politiques de l’ONU, soulignant que la lutte contre le terrorisme ne peut primer sur le droit humanitaire.

Le gouvernement syrien, l’opposition et les autres parties prenantes doivent coopérer pour alléger les souffrances humaines, a dit Mme DiCarlo. « Il y a urgence », a-t-elle martelé.

La Secrétaire générale adjointe a rappelé les objectifs poursuivis par l’Envoyé spécial pour la Syrie, Geir Pedersen : lancer un dialogue approfondi entre le gouvernement et l’opposition ; mettre en œuvre des mesures concrètes en faveur des détenus ; faire en sorte que tous les Syriens participent au processus politique et aboutir à un règlement négocié du conflit.

Le sort des détenus a déjà fait l’objet de la réunion que le Groupe de travail créé à cet effet a tenu le 18 mars dernier à Moscou. Le bureau de l’Envoyé spécial a fait plusieurs propositions, dont celle de dépasser le principe d’échange de détenus. L’ONU a en outre proposé que le Groupe de travail se réunisse une nouvelle fois à Genève.

Il est temps, s’est impatientée Mme DiCarlo, de passer des paroles aux actes et montrer qu’une autre Syrie est possible. Des discussions se tiennent d’ailleurs sur le mandat et la composition du Comité constitutionnel qui dans l’idéal devrait comprendre au moins 30% de femmes.

Concluant sur la question du Golan syrien, la Secrétaire générale adjointe a assuré que les efforts de l’ONU pour faciliter le processus politique en Syrie continueront de s’appuyer sur les principes de souveraineté nationale et d’intégrité territoriale.