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Cyclone Idai : une des pires catastrophes météorologiques de l'histoire de l'Afrique (ONU)

Vue aérienne des inondations provoquées par le cyclone Idai, au Mozambique. De fortes pluies ont causé des destructions massives.
WFP/Deborah Nguyen
Vue aérienne des inondations provoquées par le cyclone Idai, au Mozambique. De fortes pluies ont causé des destructions massives.

Cyclone Idai : une des pires catastrophes météorologiques de l'histoire de l'Afrique (ONU)

Aide humanitaire

Le Secrétaire général de l’ONU a appelé mardi la communauté internationale à faire preuve de solidarité face à l’impact dévastateur du cyclone Idai au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi, en finançant la réponse humanitaire d’urgence. 

« Nous avons tous vu les images déchirantes : des eaux déchaînées ; des gens échoués sur les toits ; des écoles, des hôpitaux et des maisons en ruines ; une ville entière -- Beira -- pratiquement rasée ; et d'énormes étendues de terres agricoles - le grenier à blé du Mozambique - inondées à la veille de la prochaine récolte », a regretté António Guterres lors d'un point de presse au siège de l'ONU à New York. 

Selon le chef de l’ONU, le cyclone Idai est l’une des « pires catastrophes météorologiques de l'histoire de l'Afrique » qui reflète les dangers du changement climatique.

Au moins 700 personnes sont mortes et des centaines sont toujours portées disparues. Trois millions de personnes ont été affectées, dont les deux tiers au Mozambique. Au moins un million d’enfants ont besoin d’une aide urgente. La ville de Beira est quasiment rasée et les dommages aux infrastructures s’élèvent à un milliard de dollars.  Les prix des denrées ont déjà été multipliés par cinq.

Des personnes marchent dans une zone inondée après l'arrivée du cyclone Idai à Beira,au Mozambique, le 24 mars 2019.
UNICEF/Prinsloo
Des personnes marchent dans une zone inondée après l'arrivée du cyclone Idai à Beira,au Mozambique, le 24 mars 2019.

Une réponse humanitaire dès le début de la crise

Des équipes d'urgence des Nations Unies et de ses partenaires s’activent sur le terrain depuis le début de la crise.

« Dans des conditions extrêmement difficiles, nous avons largué des kits d'urgence contenant de la nourriture, des médicaments, du matériel pour purifier l'eau et des abris pour les communautés qui sont toujours bloquées par les crues. Nous avons apporté une aide alimentaire à 100.000 personnes et nous sommes en train de passer à une plus grande échelle pour en atteindre beaucoup plus », a précisé M. Guterres.

Les équipes déploient également des drones pour aider les autorités chargées de la gestion des catastrophes à identifier les besoins dans les zones touchées.

Elles sont également dans une course contre la montre pour prévenir la propagation de maladies potentiellement mortelles. Les eaux stagnantes, le manque d'hygiène et la surpopulation facilitent la propagation de maladies telles que la diarrhée, le choléra et le paludisme.

Aussi l’ONU s’efforce de protéger les enfants et de veiller à ce que leur éducation soit aussi peu perturbée que possible.

Une aide alimentaire à 100.000 personnes affectées par les inondations au Mozambique. Ici, un hélicoptère du PAM avec des biscuits à haute teneur énergétique arrive à Guaraguara.
WFP/Deborah Nguyen
Une aide alimentaire à 100.000 personnes affectées par les inondations au Mozambique. Ici, un hélicoptère du PAM avec des biscuits à haute teneur énergétique arrive à Guaraguara.

Appel d’urgence

Face à ces besoins considérables, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a lancé lundi un appel humanitaire de 281,7 millions de dollars en faveur du Mozambique, le pays qui connaît la crise la plus grave.

Cet appel vise à couvrir les besoins en termes de logement, d'eau potable et d'assainissement pour les trois prochains mois et s'ajoute aux urgences de l'actuel Plan d'intervention humanitaire pour le Mozambique, qui s'élève actuellement à 337 millions de dollars.

Les appels comprennent également la réponse à quelque 700.000 personnes touchées par la sécheresse.

« J'appelle la communauté internationale à financer ces appels rapidement et intégralement afin que les agences humanitaires puissent accélérer leur réponse aussi rapidement que possible », a demandé le Secrétaire général.

Pour renforcer le travail des Nations Unies, il a nommé Marcoluigi Corsi et Rhodes Stampa, en tant que Coordinateur humanitaire et Coordinateur humanitaire adjoint pour le Mozambique.

António Guterres a souligné que le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi ont besoin d'un soutien fort et durable.

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Idai témoigne des dangers du changement climatique

Pour le chef de l’ONU, le cyclone Idai constitue « une autre sonnette d'alarme au sujet des dangers du changement climatique », qui risquent de frapper plus fortement les pays plus vulnérables comme le Mozambique si des mesures urgentes ne sont pas prises par les nations du monde entier.

« De tels événements deviennent plus fréquents, plus graves et plus répandus, et cela ne fera qu'empirer si nous n'agissons pas maintenant », a déclaré le chef de l'ONU.

« Nous devons relancer l'action climatique », a exhorté M. Guterres, rappelant qu’il avait convoqué un Sommet sur l'action pour le climat en septembre de cette année. Ce dernier aura notammant comme objectif d'essayer de mobiliser les pays autour de la nécessité urgente de réduire le réchauffement climatique à moins de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, conformément à l'Accord de Paris de 2015.

Une mère nourrit son fils de 2 ans à l'école Samora Machel où ils ont été amenés après que leurs maisons ont été détruites et inondées à Buzi, au Mozambique.
UNICEF/Prinsloo
Une mère nourrit son fils de 2 ans à l'école Samora Machel où ils ont été amenés après que leurs maisons ont été détruites et inondées à Buzi, au Mozambique.

Urgence sanitaire

Pour sa part, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde mardi à Genève contre le risque « extrêmement élevé » de maladies diarrhéiques comme le choléra.

La représentante de l'OMS au Mozambique, Djamila Cabral, a souligné mardi que dans la ville portuaire de Beira, au Mozambique, plus de 100.000 personnes ont perdu leur maison et tous leurs biens.

En outre, « des familles, des femmes enceintes et des bébés vivent dans des camps temporaires dans des conditions horribles, sans un approvisionnement sûr en nourriture, en eau potable et en installations sanitaires », a-t-elle expliqué à des journalistes.

Pour prévenir une flambée du choléra, l'OMS prévoit d'envoyer une cargaison de 900.000 doses de vaccin oral, qui devrait arriver plus tard cette semaine.

Pour sa part le Programme alimentaire mondial (PAM) fournit une aide alimentaire à 1,7 million de personnes au Mozambique, 732.000 au Malawi et 270.000 au Zimbabwe. L'assistance comprend également un soutien logistique et des télécommunications.

Les images satellites montrent de nombreuses plaines inondables, dont un « océan intérieur » de la taille du Luxembourg, a déclaré le PAM dans un communiqué. Des communautés isolées des provinces de Sofala et de Manica au Mozambique restent piégées et attendent des équipes de recherche et de sauvetage.