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RDC : l’envoyée de l’ONU se félicite des mesures de décrispation prises par le nouveau Président

Leïla Zerrougui, cheffe de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) devant le Conseil de sécurité. (Archives)
Photo : ONU/Loey Felipe
Leïla Zerrougui, cheffe de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) devant le Conseil de sécurité. (Archives)

RDC : l’envoyée de l’ONU se félicite des mesures de décrispation prises par le nouveau Président

Paix et sécurité

Alors que pour la première fois de son histoire la République démocratique du Congo (RDC) vient de connaître une alternance pacifique du pouvoir politique, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la RDC, Leïla Zerrougui, s’est félicitée lundi devant le Conseil de sécurité des mesures de « décrispation » prises par le nouveau Président Félix Tshisekedi.

Venue présenter le dernier rapport du Secrétaire général sur les activités de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation dans ce pays (MONUSCO), qu’elle dirige, Mme Zerrougui s’est félicitée de l’investiture du Président Tshisekedi, après son élection le 30 décembre 2018. Si les résultats ont été contestés par une frange de l’opposition, la majorité des Congolais a accueilli « avec soulagement » l’entrée en fonctions du nouveau chef d’État, qui succède à Joseph Kabila, a-t-elle relevé.

Si le processus électoral constitue, pour l’envoyée de l’ONU, une « étape décisive » vers le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit en RDC, les réactions de certains partis politiques et de leurs partisans aux résultats des élections sénatoriales de la semaine dernière « révèlent la fragilité » de ce processus qui n’est pas encore terminé, puisque des scrutins avaient été reportés dans quatre circonscriptions en raison de l’insécurité et de l’épidémie d’Ebola.

Les « premières indications données par le Président Tshisekedi concernant ses priorités » ont été suivies de mesures de « décrispation », à commencer par la remise en liberté de prisonniers politiques et d’opinion, a noté Mme Zerrougui. En outre, les réunions tenues sur l’ensemble du territoire par l’opposant et candidat à la présidentielle, Martin Fayulu, se déroulent sans entraves et des annonces ont été faites en faveur du retour des opposants politiques en exil, a-t-elle ajouté.

Selon la Représentante spéciale, il est important de maintenir ce cap, notamment en préservant des espaces d’expression pour l’opposition, qu’elle a encouragée à travailler étroitement avec l’ensemble des partis politiques, les autorités congolaises et la société civile.

« Des discussions pour la formation d’un nouveau gouvernement sont actuellement en cours entre le Front commun pour le Congo, qui a remporté la majorité des sièges législatifs sur le plan national et provincial, et la plateforme Cap pour le changement, qui avait soutenu la candidature du Président Tshisekedi », a-t-elle indiqué. Les deux parties se sont entendues la semaine passée sur la prochaine désignation d’un formateur qui sera en fait le futur Premier Ministre.

Selon Leïla Zerrougui, l’un des défis actuels consistera à identifier rapidement des « options de réintégration » pour des centaines d’ex-combattants de groupes armés au sein de leurs communautés et à s’attaquer aux causes profondes du conflit.

Développements inquiétants dans l’est du pays

La cheffe de la MONUSCO a fait état de plusieurs développements préoccupants dans l’est de la RDC.

Dans la région Grand Nord du Nord Kivu, épicentre d’une épidémie d’Ebola, les Maï-Maï et les Forces démocratiques alliées (ADF) continuent de mener des attaques contre les Forces armées de la RDC (FARDC), les civils et, à plusieurs reprises, contre le personnel humanitaire et celui de la MONUSCO.

À la suite d’attaques perpétrées contre les dispensaires ouverts à Butembo et à Katwa, la Mission a redéployé des personnels en uniforme et civil pour renforcer la sécurité des personnels médicaux, sur fond de préparatifs des élections nationales et provinciales.

À Minembwe, dans le Sud-Kivu, des affrontements entre des milices de deux communautés ont conduit à des déplacements notables de population, avec comme corollaire un risque d’aggravation de la situation sur place. La MONUSCO appuie le renforcement de la présence des FARDC dans la zone, en plus d’avoir déployé des unités de combat et mené des efforts de médiation intercommunautaire.

Dans ce contexte, l’envoyée de l’ONU a encouragé le Conseil de sécurité à continuer d’appuyer la consolidation des gains réalisés par le pays ces derniers mois et à le soutenir contre les menaces qui demeurent.