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Syrie : après huit ans de conflit, l’ONU appelle à protéger les civils et à alléger leurs souffrances

En Syrie, des civils reviennent dans la vieille ville d'Homs ravagé par le conflit.
Photo : HCR / Andrew McConnell
En Syrie, des civils reviennent dans la vieille ville d'Homs ravagé par le conflit.

Syrie : après huit ans de conflit, l’ONU appelle à protéger les civils et à alléger leurs souffrances

Paix et sécurité

Alors que le conflit entre dans sa neuvième année, les Syriens continuent de souffrir d’un des pires conflits de notre époque, rappelle le chef de l’ONU

« Des centaines de milliers de personnes ont été tuées, de nombreuses autres blessées physiquement et psychologiquement, des millions de personnes sont toujours déplacées, des dizaines de milliers sont arrêtées et disparues, des centaines de milliers sont mortes et les Syriens du nord-est et du nord-ouest continuent de craindre une nouvelle catastrophe humanitaire », a dit le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres dans une déclaration de presse publiée vendredi soir.

Huit ans après le début du conflit syrien, le Secrétaire général a lancé quatre appels urgents à toutes les parties.

Tout d’abord, respecter leurs engagements et l'accord de cessez-le-feu conclu sur Idlib. António Guterres s’est dit extrêmement préoccupé par l’intensification des opérations militaires au cours des dernières semaines. « Les opérations de lutte contre le terrorisme ne peuvent pas outrepasser la responsabilité de protéger les civils. Un cessez-le-feu à Idlib est une étape nécessaire pour ouvrir la voie à un cessez-le-feu à l'échelle nationale », a-t-il dit.

Le Secrétaire général a ensuite souligné que quelconque opération militaire envisagée, planifiée ou exécutée par un acteur doit pleinement respecter le droit international humanitaire et faire en sorte que les droits de l'homme soient protégés. « Des civils innocents, en majorité des femmes et des enfants, ont payé le prix fort dans ce conflit en raison du mépris flagrant du droit international humanitaire et des droits de l'homme », a-t-il déploré.

Le chef de l’ONU a également appelé à ce que toutes les parties garantissent un accès humanitaire durable en Syrie alors que 11,7 millions de personnes ont besoin de protection et d'assistance. Il s’est dit encouragé par la solidarité dont a fait preuve la communauté internationale jeudi lors de la Conférence de Bruxelles sur l'avenir de la Syrie et de la région. Les bailleurs de fonds ont promis un montant record de sept milliards de dollars pour 2019 pour répondre aux besoins humanitaires des Syriens à l'intérieur et à l'extérieur du pays.

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Finalement, António Guterres a demandé un appui international renforcé, « nécessaire de toute urgence » pour que les parties au conflit s’engagent sérieusement vers la recherche d’une solution politique qui réponde aux aspirations légitimes de tous les Syriens. Il a réitéré son soutien entier envers son Envoyé spécial, Geir O. Pedersen, pour faciliter un processus politique dirigé par et contrôlé par les Syriens afin de mettre en œuvre la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité et le communiqué de Genève de juin 2012.

Pour le chef de l’ONU, la communauté internationale a l’« obligation morale et l’« impératif politique » d’encourager les Syriens à s’unir autour d’une vision pour leur avenir commun. Un avenir « qui protège les civils, allège les souffrances, prévient la poursuite de l’instabilité, s'attaque aux causes profondes du conflit et crée enfin une solution négociée crédible », a-t-il dit.