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A Helsinki, un symposium pour faire des jeunes de véritables acteurs des processus de paix

Le premier Symposium international sur la participation des jeunes aux processus de paix s'est tenu les 5 et 6 mars à Helsinki, en Finlande.
Bureau de l'Envoyée du Secrétaire général de l'ONU pour la jeunesse
Le premier Symposium international sur la participation des jeunes aux processus de paix s'est tenu les 5 et 6 mars à Helsinki, en Finlande.

A Helsinki, un symposium pour faire des jeunes de véritables acteurs des processus de paix

Paix et sécurité

L’ONU et ses partenaires ont organisé les 5 et 6 mars à Helsinki, en Finlande, le premier Symposium international sur la participation des jeunes aux processus de paix.

Christian Acheleke est originaire du Cameroun. Ce jeune activiste a grandi dans une communauté minée par la violence des gangs dans laquelle il a perdu plusieurs amis. Une enfance difficile et douloureuse qui l’a poussé à œuvrer pour la paix et la réconciliation.

Christian fait partie de 36 jeunes de 24 pays invités à Helsinki pour participer au Symposium international sur la participation des jeunes aux processus de paix. Réunis pendant deux jours dans la capitale finlandaise, les jeunes ont débattu de leur place dans les processus de paix, prenant tour à tour le rôle d’orateurs, de modérateurs, de facilitateurs et de rapporteurs.

Le Cameroun est confronté à une insécurité croissante dans sa partie nord où sévit le groupe terroriste Boko Haram, ainsi que que dans le nord ouest et le sud ouest où sévissent des violences importantes, d'après Christian .

« Depuis que toutes ces violences ont commencé, notre pays n’a pas trouvé un moyen de faire des négociations, d’initier le dialogue », a expliqué Christian Acheleke lors d’un entretien à ONU Info.

« Donc je suis là pour voir ce que d’autres jeunes ont fait dans leurs pays, leurs expériences et comment je peux porter ça pour rentrer au Cameroun et engager les jeunes dans cette conversation », a-t-il dit.

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Le Symposium d’Helsinki fait suite à l’appel lancé par le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2018 à  impliquer davantage les jeunes dans les processus de paix. Dans ses résolutions 2419 (2018) et 2250 (2015), le Conseil reconnait le rôle important que jouent les jeunes dans ces processus.

« Les jeunes représentent une part considérable de la population vivant dans les pays en développement et dans les zones de conflit, mais ils sont souvent exclus de toute prise de décision dans la société, y compris des processus de paix », a expliqué Timo Soini, le Ministre des affaires étrangères de la Finlande, l’un des trois pays hôtes du Symposium avec la Colombie et le Qatar.

Intégrer les jeunes « aux processus de paix qui affectent leurs vies »

Selon l’ONU, quelques 600 millions de jeunes de moins de 30 ans vivent dans des États fragiles et touchés par des conflits. Ils sont pourtant souvent marginalisés des processus de prévention des conflits et de médiation. Et malgré les interventions nombreuses, croissantes et efficaces des jeunes en appui aux processus de paix, leurs efforts et contributions restent sous-estimés.

« Compte tenu de leur nombre et de leur force vitale, les jeunes sont des acteurs clés du développement, des initiatives de paix durables, de la gouvernance démocratique et des interventions de consolidation de la paix », a dit le Ministre finlandais. « Il est donc nécessaire d'adopter une approche intégrée et inclusive qui implique l'autonomisation des jeunes hommes et des jeunes femmes en tant que décideurs, afin qu'ils puissent continuer à participer activement et de manière significative aux processus de paix qui affectent leurs vies », a-t-il ajouté.

L’Envoyée du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse a, pour sa part, souligné que bien qu'il y ait eu des progrès dans l'avancement du programme pour la jeunesse, la paix et la sécurité, il ne fallait pas s’en arrêter là.

« Ce symposium est l'appel mondial à une réponse collective pour apporter une voix et une crédibilité aux jeunes en première ligne qui mènent activement les efforts pour façonner les processus de paix », a affirmé Jayathma Wickramanayake, lors de la réunion organisée conjointement par son Bureau et l’organisation Search For Common Ground, en partenariat avec le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix de l’ONU (UNDPPA), le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Réseau des jeunes partisans de la paix.  

Achaleke Christian Leke, un jeune activiste pour la paix camerounais, participe au premier Symposium international sur la participation des jeunes aux processus de paix à Helsinki, en Finlande.
ONU/L.Murtada
Achaleke Christian Leke, un jeune activiste pour la paix camerounais, participe au premier Symposium international sur la participation des jeunes aux processus de paix à Helsinki, en Finlande.

Un réseau des jeunes qui pourront participer aux processus de médiation et de paix

Le Symposium d’Helsinki a été conçu comme un espace de discussion intergénérationnelle permettant aux participants d'échanger leurs points de vue et leurs meilleures pratiques sur l'implication des jeunes dans les processus de paix formels et informels. 

Hormis les échanges de connaissances et expériences, la rencontre a abouti à la création d’un réseau de jeunes œuvrant pour la paix, aux engagements de diverses entités onusiennes pour promouvoir l’initiative et à l’annonce de la tenue d’un second Symposium en 2020 au Qatar.

« Le réseau des jeunes peut être un point de référence », a dit Christian Acheleke. « S’il y a un processus de médiation au niveau des Nations Unies, on peut se tourner vers ces jeunes pour qu’ils participent à ce processus et qu’ils puissent s’assoir à la table des négociations et signer les contrats pour la paix », a dit avec enthousiasme le Camerounais

Christian Acheleke compte repartir d’Helsinki avec de nouveaux outils qu’il espère partager avec d’autres jeunes une fois de retour au Cameroun.