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Le chef de l’ONU appelle à défendre les valeurs universelles et à s’attaquer aux causes de la colère

La Conférence de presse du Secrétaire général, António Guterres (à droite), avec son porte-parole, Stéphane Dujarric (à gauche), le 18 janvier 2019.
Photo : ONU/Manuel Elias
La Conférence de presse du Secrétaire général, António Guterres (à droite), avec son porte-parole, Stéphane Dujarric (à gauche), le 18 janvier 2019.

Le chef de l’ONU appelle à défendre les valeurs universelles et à s’attaquer aux causes de la colère

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé vendredi à défendre les valeurs universelles et à s’attaquer aux causes profondes de la peur, de la méfiance et de la colère exprimées par beaucoup à travers le monde.

« Quand nous voyons les défis auxquels nous sommes confrontés – du changement climatique aux migrations, en passant par le terrorisme et les effets néfastes de la mondialisation - il n’y a pas de doute dans mon esprit que les défis mondiaux exigent des solutions globales. Aucun pays ne peut le faire seul. Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin du multilatéralisme », a dit M. Guterres lors d’une conférence de presse au siège des Nations Unies à New York.

Il s’est dit persuadé que le simple fait d’en parler ne permettra pas au multilatéralisme d’être une réalité et qu’il ne sert à rien de tenir à l’écart ou de dénigrer ceux qui doutent du multilatéralisme.

« La vérité est que beaucoup de gens dans le monde ne sont pas convaincus de l’intérêt de la coopération internationale. Et nous devons comprendre pourquoi et agir en conséquence », a-t-il ajouté.

Un énorme déficit de confiance

Le Secrétaire général a noté « un énorme déficit de confiance » dans les gouvernements, les institutions politiques et dans les organisations internationales. « Le plus grand défi auquel les gouvernements et les institutions sont confrontés aujourd'hui est de montrer que nous sommes attachés à trouver des solutions qui répondent aux peurs et aux angoisses des gens », a-t-il déclaré.

Dans ce contexte, il estime que les Nations Unies doivent agir dans trois domaines.

« Premièrement, nous devons démontrer par des solutions concrètes que l’ONU défend les droits des personnes laissées pour compte et est connectée à leurs besoins, leurs aspirations et leurs problèmes quotidiens », a-t-il dit. « La clé est une mondialisation juste et le Programme de développement durable à l'horizon 2030 constitue notre modèle pour cette mondialisation juste ».

Il a promis qu’il ferait passer ce message au Forum économique mondial de Davos auquel il participera la semaine prochaine en Suisse.

« Deuxièmement, nous devons montrer la valeur ajoutée de l’ONU. Je crois que nous l'avons fait sur de nombreux fronts », a ajouté M. Guterres, citant l’adoption du programme de travail de l’Accord de Paris sur le climat à Katowice en décembre, l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, régulières et ordonnées à Marrakech en décembre et le cessez-le-feu au Yémen conclu sous l’égide de l’ONU.

N'oublions jamais les leçons des années 1930

Troisièmement, il faut lutter contre la montée du discours de haine, de la xénophobie et de l'intolérance, a-t-il déclaré. « Nous entendons des échos troublants et détestables d'époques révolues », a-t-il ajouté. « N'oublions jamais les leçons des années 1930. Les discours et les crimes inspirés par la haine sont des menaces directes aux droits de l'homme, au développement durable, à la paix et à la sécurité ».

Le Secrétaire général a indiqué qu’il avait chargé son Conseiller spécial pour la prévention du génocide, Adama Dieng, de rassembler une équipe de l’ONU chargée notamment de présenter rapidement un plan d’action mondial contre les discours et crimes inspirés par la haine.

« Sur tous ces fronts, le message est clair : les mots ne suffisent pas. Nous devons défendre avec efficacité nos valeurs universelles et aussi nous attaquer aux causes profondes de la peur, de la méfiance, de l'anxiété et de la colère », a conclu le Secrétaire général.