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Syrie : le nouvel émissaire de l’ONU arrive à Damas pour sa première visite

Geir Pedersen, nouvel Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie (Archives)
ONU/Loey Felipe
Geir Pedersen, nouvel Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie (Archives)

Syrie : le nouvel émissaire de l’ONU arrive à Damas pour sa première visite

Paix et sécurité

Le nouvel Envoyé de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, est arrivé mardi à Damas, pour sa première visite dans le pays depuis sa nomination. « Si vous suivez son compte twitter, il a annoncé son arrivée à Damas ce matin », a confirmé lors d’un point de presse, Rhéal LeBlanc, Chef de la Section de la presse et des relations extérieures de l’Office des Nations Unies à Genève.

Selon M. LeBlanc, le médiateur de l’ONU espère avoir des rencontres « productives » au cours de ces réunions dans la capitale syrienne.

Le diplomate norvégien, qui a officiellement pris ses fonctions le 7 janvier et qui succède à Staffan de Mistura, est le quatrième médiateur de l’ONU depuis le début du conflit syrien en 2011.

Le voyage du médiateur onusien intervient alors que sur le terrain, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a annoncé qu’au moins 15 enfants, dont la majorité sont des bébés âgés de moins d’un an, ont péri en Syrie en raison du froid hivernal et du manque de soins.

Quinze enfants sont morts de froid dans les camps de déplacés en Syrie

« Les températures glaciales et les conditions de vie difficiles à Rokbane, à la frontière sud-ouest de la Syrie et de la Jordanie, mettent de plus en plus en danger la vie des enfants. En seulement un mois, au moins huit enfants - la plupart âgés de moins de quatre mois et le plus jeune âgé d’une heure à peine - sont décédés », note dans un communiqué, Geert Cappelaere, le Directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

« À Rokbane, où les femmes et les enfants représentent 80% de la population estimée à 45.000 personnes, le froid extrême et le manque de soins médicaux pour les mères avant et pendant la naissance, ainsi que pour les nouveaux enfants, ont exacerbé des conditions déjà très difficiles pour les enfants et leur famille », a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, dans l’Est de la Syrie, environ 10.000 personnes ont été déplacées depuis décembre dans la région de Hajin, à Deir-Ez-Zor. Les familles en quête de sécurité rencontrent des difficultés pour quitter la zone de conflit et attendent dans le froid pendant des jours sans abri ni ravitaillement de base.

« Ce voyage dangereux et difficile aurait tué sept enfants, dont la plupart avaient moins d’un an », fait valoir M. Cappelaere cité dans le communiqué.

Froid mortel : « Des vies de bébés coupées net », selon l’UNICEF

Dans tous les cas, selon le Directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, « des vies de bébés continuent d’être coupées net par des problèmes de santé qui peuvent être prévenus ou traités. Il n’y a pas d’excuses à cela au XXIe siècle ».

« Sans des soins de santé accessibles et fiables, une protection et des abris, davantage d’enfants vont mourir jour après jour à Rokbane, à Deir Ezzor et ailleurs en Syrie. L’Histoire nous jugera pour ces morts qui sont absolument évitables », avertit M. Cappelaere.

De son côté, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a plaidé en faveur de l’organisation d’un deuxième convoi inter-agences dès que possible.

« Il s’agira d’une aide essentielle d’autant que le dernier convoi des humanitaires date de novembre dernier », a déclaré Hervé Verhoosel, porte-parole du PAM à Genève lors d’un point de presse mardi au Palais des Nations.

Selon M. Verhoosel, le PAM continue d’appeler toutes les parties à assurer un accès humanitaire sûr, durable et sans entrave pour fournir une aide aux personnes dans le besoin. Les Nations Unies appellent également à une solution durable, sûre, volontaire et digne pour la population déplacée sur le site de Rokbane.

« L’ONU prévoit de mener une enquête d’intention lors du prochain convoi inter-agences qui va alimenter les discussions sur des solutions durables », conclut le porte-parole du PAM.