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Au Nicaragua, « il n’y a pratiquement plus d’organes indépendants de défense des droits de l’homme » - ONU

Des étudiants manifestent à Managua, la capitale du Nicaragua. (archives juillet 2018)
Artículo 66
Des étudiants manifestent à Managua, la capitale du Nicaragua. (archives juillet 2018)

Au Nicaragua, « il n’y a pratiquement plus d’organes indépendants de défense des droits de l’homme » - ONU

Droits de l'homme

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a fait part de sa préoccupation après l'annonce de l'expulsion d'organisations internationales des droits de l'homme du Nicaragua.

« Je suis extrêmement alarmée par l'annonce du gouvernement nicaraguayen selon laquelle il a demandé à deux importantes institutions des droits de l'homme créées par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) de quitter le pays », a déclaré Mme Bachelet dans un communiqué rendu public vendredi.

Le Mécanisme de suivi de la CIDH pour le Nicaragua (MESENI) et le Groupe interdisciplinaire d'experts indépendants (GIEI) avaient été mises en place « en pleine coopération avec le gouvernement » après les violences et les troubles qui ont touché le Nicaragua plus tôt cette année. Le GIEI devait présenter son rapport final dans la capitale, Managua, le 20 décembre.

Apres l'annulation de l'enregistrement d'ONG nationales œuvrant dans le domaine des droits de l'homme et la confiscation de leurs biens, l'expulsion de facto des deux organisations de la CIDH signifie « qu’il n’y a pratiquement plus d’organes indépendants de défense des droits de l’homme au Nicaragua », a alerté la Haut-Commissaire.

En outre, le gouvernement nicaraguayen a annoncé qu'il n'accepterait plus les visites de la CIDH elle-même sur son territoire.

« En plus de la répression parallèle exercée sur les médias indépendants, y compris les perquisitions du week-end dernier dans les médias, le résultat final est un pays où la société civile risque d'être complètement exclue et où les organisations internationales luttent également pour rester en activité », a déploré Mme Bachelet.

Pour la cheffe des droits de l’homme de l’ONU, les actions du gouvernement nicaraguayen rendent « beaucoup plus difficile » la résolution de la crise et risquent de bloquer tout dialogue au sein du pays, avec les États voisins et avec la communauté internationale dans son ensemble, avec des conséquences potentiellement plus importantes.

Mme Bachelet a dit espérer pouvoir trouver un terrain d'entente avec le gouvernement « pour inverser cette tendance ».