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Liban / Israël : l’ONU confirme l’existence de quatre tunnels au sud de la Ligne bleue

un Casque bleu de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en patrouille
Photo : ONU/Eskinder Debebe
un Casque bleu de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en patrouille

Liban / Israël : l’ONU confirme l’existence de quatre tunnels au sud de la Ligne bleue

Paix et sécurité

Le chef du maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a confirmé mercredi devant le Conseil de sécurité l’existence de quatre tunnels au sud de la Ligne bleue.

La confirmation de ces quatre tunnels par l’ONU fait suite à une série de visites techniques menées par la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).

Le 4 décembre, les Forces de défense d’Israël ont annoncé qu’elles conduisaient l’opération « Bouclier du Nord » pour découvrir et neutraliser les tunnels suspectés de traverser la Ligne bleue du Liban en Israël. Cette opération se déroule toujours, a dit M. Lacroix.

Au moins deux de ces tunnels – l’un au voisinage de Metulla, l’autre près de Zarit - traversent la Ligne bleue et constituent des violations de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité, a déclaré le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.

M. Lacroix a précisé que les tunnels se situent entre 29 et 46 mètres sous la terre, sont difficiles à détecter et se trouvent près de zones sensibles pour les deux parties. « S’ils constituent des violations de la résolution précitée, les tunnels ne paraissent pas pour l’heure disposer de points de sortie dans le territoire israélien », a-t-il ajouté.

M. Lacroix a indiqué que la FINUL œuvre pour achever ses enquêtes sur le terrain, par le biais de ses équipes techniques, et faire en sorte que les tunnels contrevenant à la résolution soient neutralisés.

Les activités provocatrices et la rhétorique incendiaire peuvent contribuer à des risques accrus

Afin de préserver le calme autour de la Ligne bleue, la FINUL a impliqué les autorités libanaises et israéliennes, a indiqué M. Lacroix, mentionnant la réunion du Mécanisme tripartite le 5 décembre, au cours de laquelle les deux parties ont échangé des informations et réaffirmé leurs engagements en vue d’éviter l’escalade. Le Chef de la mission onusienne et le Commandant de la Force ont notamment rencontré le Président libanais Michel Aoun.

« Il s’agit d’une question sérieuse », a dit M. Lacroix. L’ONU, y compris le Secrétariat, a demandé aux autorités libanaises de prendre des mesures urgentes de suivi conformément aux responsabilités qui leur incombent en vertu de la résolution, a-t-il affirmé. La FINUL a demandé aux autorités libanaises de travailler avec elle pour identifier et neutraliser tous les tunnels traversant, depuis le Liban, la Ligne bleue en violation de ladite résolution.

S’il a félicité les forces armées des deux pays pour leur engagement à utiliser les arrangements établis par la FINUL et à maintenir le calme, le Secrétaire général adjoint a estimé qu’une potentielle erreur de jugement n’est pas à sous-estimer. Les activités provocatrices le long de la Ligne bleue et la rhétorique incendiaire peuvent contribuer à des risques accrus, a-t-il affirmé.

La mission onusienne a pu observer plusieurs rassemblements de civils à Meis al-Jabal (Secteur Ouest) à proximité de la Ligne bleue, en particulier le 16 décembre, avec la présence de 500 personnes, y compris des membres du Parlement, plusieurs d’entre elles ayant traversé la Ligne bleue. Le 17 décembre, en lien avec les travaux réalisés par les Forces de défense israéliennes au sud de la Ligne bleue près de Meis al-Jabal, un soldat libanais a enclenché son arme, la brandissant vers les forces israéliennes, a indiqué M. Lacroix. Cela a conduit sept soldats libanais et neuf soldats israéliens à prendre position et à pointer leurs armes les uns sur les autres. La branche liaison de la Mission, présente toute au long de l’épisode, a pu intervenir et œuvrer avec succès à une désescalade.

Le Secrétaire général adjoint a indiqué que la Mission avait déployé des troupes supplémentaires, ainsi que des équipes de liaison, dans des zones sensibles près de la Ligne bleue. La FINUL continuera d’appuyer les parties en vue de maintenir le calme et de s’acquitter de leurs obligations en vertu de la résolution 1701 (2006), a-t-il assuré.